LittératurePolars et romans policiers
Crédit photo : Flammarion Québec
Le livre 1, imprimé en langue française l’année dernière chez Flammarion Québec, déstabilisait le lecteur par son caractère étrangement inquiétant, ce concept freudien qui flirte avec l’effroi, la peur, l’angoisse. Et Burke avait de quoi être affreusement angoissé: il se réveille, couché sur un bas côté près d’un chemin, dans une ville qu’il ne connaît pas d’Ève ni d’Adam, ensanglanté et sans souvenirs.
Au fur et à mesure qu’il découvrira Wayward Pines, son personnel hospitalier et ses habitants, des bribes remonteront à la surface de sa conscience, pour lui faire découvrir un pan d’horreur effroyable. Jusqu’ici, si vous avez vu la série télé du même nom, chapeautée par M. Night Shyamalan (pour l’épisode pilote) et mettant en vedette Matt Dillon, on ne vous révèle rien dont vous ignorez.
Maintenant, pour ceux qui découvrent pour la toute première fois l’œuvre de Blake Crouch, je vous invite à fermer les yeux immédiatement sur ce qui va suivre et à y revenir un peu plus tard.
Ainsi, et comme le laissait présager la conclusion du livre 1, Ethan Burke a endossé le rôle de shérif de Wayward Pines, par dépit et sans aucun doute parce qu’il n’avait pas de meilleure perspective d’avenir. C’est donc lui qui va devoir faire régner l’ordre, ramener à la raison ceux qui désirent fuir cette «ville de fous» et surtout enquêter, sous l’ordre de David Pilcher, sur un groupe de dissidents qui en savent trop, et dont Eva, son ex-collègue et maîtresse, semble faire partie. Rien ne va plus à Wayward Pines et Ethan Burke, qui est l’un des seuls à avoir vu le paysage apocalyptique en dehors des grillages de la ville, va devoir garder le secret pour lui à ses risques et périls.
Dès l’ouverture du livre 2, on se retrouve bien vite en terrain connu, Crouch nous replongeant là où il nous avait laissé en suspens lors du précédent volet. Ce thriller efficace, qu’on jurerait écrit pour la télévision si l’on ignorait que là était bien l’intention de son créateur, multiplie les chapitres courts pour garder son lecteur en haleine le plus longtemps possible, avec une écriture simple mais juste assez concise pour nous emmener là où il le désire. Il y a certes quelques longueurs, ne s’en cachons pas, sauf que Blake Crouch réussit son pari, terminant ce livre 2 sur une note haletante qui nous force à patienter, comme lui l’a fait avec cette fameuse suite de Twin Peaks qui ne venait pas, à la sortie prochaine du troisième et dernier volet de Wayward Pines.
«Wayward Pines – Livre 2» de Blake Crouch, Flammarion Québec, 22,95 $.
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de la rédaction