Littérature
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Déconvenues amoureuses et sororité: «Adieu triste amour»
Mirion Malle n’en est plus à son galop d’essai et signe avec Adieu triste amour une bande dessinée sensible sur l’amour et ses tribulations.
Cléo, autrice de BD, vit avec son chum Charles. Lors d’un voyage en France, elle rencontre par hasard une jeune femme qui a connu Charles du temps de leurs études et qui semble bouleversée en entendant son nom. Questionné à ce sujet, Charles affirme que c’est «une folle» et que Cléo ne devrait surtout pas croire ce que la jeune femme pourrait avoir à dire.
Vous pouvez sans doute deviner la suite… mais ne vous y méprenez pas, l’autrice a plus d’un tour dans son sac.
Adieu triste amour, c’est un peu #MeToo feat. les relations amoureuses, une histoire de confiance, de sororité, de déception et de reconstruction.
Dessiné dans le style si reconnaissable de Mirion Malle, la BD est solidement scénarisée et confirme la place de son autrice sur la scène de la bande dessinée contemporaine. Une belle lecture féministe qui donne du baume au cœur.
Adieu triste amour de Mirion Malle, Éditions Pow Pow, mai 2022, 212 pages, 34,95 $.
Un peu d’histoire de l’art: «Un Paris pour Dallaire»
Jean Dallaire, vous connaissez? C’est un peintre cubiste québécois, né en 1916 et mort en 1965. La bande dessinée Un Paris pour Dallaire, scénarisée par Marc Tessier et illustrée par Siris, restitue avec grâce sa biographie.
Jean Dallaire a d’abord travaillé au service des Dominicains d’Ottawa pour réaliser de l’art religieux avant de prendre des cours à l’École des beaux-arts de Montréal pour ensuite voguer vers la France où il s’est initié à des courant de l’art moderne qui ont influencé ses œuvres jusqu’à son décès à un âge précoce.
Je ne connaissais rien de cet artiste avant de lire sa biographie dessinée! J’y ai découvert un homme à la vie mouvementée…
Le trait vif de Siris rehaussé de belles couleurs crues permet de plonger dans la vie d’un homme fascinant et attachant, à une période de l’histoire du Québec où l’art se devait d’être figuratif et de préférence religieux. S’en émanciper et vivre de son art fut pour Dallaire la quête d’une vie. Cette bande dessinée bien documentée se lit facilement et permet de découvrir un artiste qui marqua son époque.
Un Paris pour Dallaire de Marc Tessier et Siris, Les Éditions de la Pastèque, novembre 2021, 120 pages, 32,95 $.
Apprivoiser la sexualité: «Confessions d’une femme normale»
L’autrice Éloïse Marseille signe avec Confessions d’une femme normale une BD à la fois drôle et honnête. Il s’agit en fait d’une autobiographie sexuelle pleine d’une franchise désarmante et d’anecdotes désopilantes.
De son premier baiser dans les toilettes de son école primaire à sa plus récente rupture amoureuse, la bédéiste revient sur les petits et grands moments qui ont marqué sa découverte de la sexualité. Elle se livre sur ses difficultés à apprivoiser son corps et le sexe, et sur ses amourettes et histoires d’amour.
Le trait de crayon vif et plaisant de l’autrice met en exergue le ton léger et amusant de son ouvrage. Je suis toutefois un peu restée sur ma faim en refermant la bande dessinée, car l’ouvrage s’achève alors qu’elle a à peine 25 ans… Je veux savoir la suite, moi! Rendez-vous dans 10 ans, peut-être?
Confessions d’une femme normale est une lecture qui donne le sourire – malgré quelques expériences plus difficiles à vivre – et nous rappelle que, non, on n’est pas les seules à se poser certaines questions!