La Ville Lumière vue par Monique Giroux – Bible urbaine

Littérature

La Ville Lumière vue par Monique Giroux

La Ville Lumière vue par Monique Giroux

«Ajoutez deux lettres à Paris: c’est le paradis» (J.Renard)

Publié le 15 mars 2017 par Emilie Matthews

Crédit photo : VLB Éditeur

Ce guide indique tous les coins cachés et insolites de Paris comme Le Comptoir Général, qui ressemble à une ambassade abandonnée, et regroupe un restaurant, un bar, une friperie, et une bibliothèque. De vieux meubles dépareillés et des peaux d’animaux donnent l’impression de faire un voyage dans le passé, dans une ambiance exotique un peu étrange. Pour les touristes qui aiment prendre soin de leur planète, direction «La Recyclerie», où on peut boire un café, déjeuner à la cantine et assister à divers ateliers qui encouragent des habitudes écologiques.

Pas de panique! Monique n’oublie pas ceux qui préfèrent profiter de la ville tout en prenant l’air. L’auteure propose trois circuits piétons. Belles vues, restaurants inoubliables et sorties culturelles mémorables garanties! Sinon, pour s’éloigner un peu du centre de Paris, elle propose une excursion au Marché aux Puces de Saint-Ouen où les amateurs de brocantes se régaleront. Pourquoi ne pas se rendre dans un lieu aussi simple que chargé d’histoire: le square René-Viviani a l’arbre le plus ancien de Paris, un robinier datant de 1601!

Pour une sortie morbide, en route pour une balade d’1,7 kilomètre dans les catacombes, au milieu d’un amas de crânes (environ six millions). Ce n’est pas forcément une activité agréable pour les âmes sensibles qui devraient plutôt aller visiter le cimetière du Père-Lachaise, celui de Montmartre ou celui du Montparnasse. Tant de célébrités et d’esprits brillants y reposent comme Louis Jouvet, Stendhal, Charles Baudelaire, Alfred Dreyfus, Marguerite Duras, Émile Zola, Édith Piaf, Dalida et Jim Morrison parmi bien d’autres.

À Paris, impossible de ne pas magasiner. Monique nous révèle ses boutiques préférées pour trouver les meilleurs cadeaux (mais qui a dit qu’on ne peut rien s’offrir à soi-même…) La ville regorge de fleuristes, vendeurs de bibelots anciens, d’innombrables librairies, etc. L’auteure réserve quelques pages exclusivement aux parfumeries. En effet, si vous voulez un parfum inégalable et unique (au-delà des choix de Sephora), il faut absolument s’arrêter à la Parfumerie Jovoy, ou à la maison de parfums Serge Lutens. Il est évidemment impossible de faire l’impasse sur les pâtisseries et sucreries de Paris: des éclairs de mille couleurs aux choux fourrés d’une crème onctueuse en passant par les macarons Ladurée, on n’est jamais rassasié!

En fin de compte, un petit régime avant le départ pourrait s’annoncer utile…

Et nous n’avons même pas encore parlé du salé. Si l’on veut goûter à la restauration typiquement parisienne, il faut aller dans une brasserie comme, la Closerie des Lilas, où Modigliani échangeait des croquis pour un morceau à croquer. Si l’on veut s’imprégner d’un décor plus luxueux (c’est-à-dire lustres, fresques et dorures), direction le Train Bleu, où Coco Chanel et Jean Gabin ont savouré de délicieux festins.

Monique réussit avec une finesse remarquable à saisir les détails qui font de Paris… Paris. Elle a photographié les chaises vertes du Jardin des Tuileries ou du Jardin du Luxembourg où l’on s’assoit pour savourer l’air frais. Ces chaises ou encore, les colonnes Morris où l’on voit défiler les films et spectacles à l’affiche, sont des symboles de Paris.

Pour donner plus de couleur aux descriptions de la ville, Monique inclut des extraits de poèmes et chansons bien connus de Victor Hugo, Serge Gainsbourg, Brigitte Fontaine, Jules Renard, Louis Aragon, Guillaume Apollinaire, et Charles Aznavour, pour n’en citer que quelques-uns.

Plusieurs textes pourraient être tirés d’un journal intime de Monique où elle parle de sa ville chérie d’une façon très littéraire et réellement touchante: «Paris à la nuit tombante […] me met dans un état qui me convient, une nostalgie douce comme je n’en ai connue que dans cette ville. Je sais bien la joie, mais pas l’euphorie. Toujours, au coin de la gaieté, une impasse mal éclairée me rappelle à la mélancolie. Solitaires, contemplatifs, Paris est à vous

Après avoir terminé la lecture de ce guide, impossible de ne pas avoir envie d’aller regarder les prix des billets d’avion. C’est certain, l’amour de Paris est contagieux. En attendant, un petit air pour y voyager grâce à la musique!

«Le Paris de Monique Giroux», VLB Éditeur 280 pages, 29,95 $.

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Par VLB Éditeur

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