LittératurePolars et romans policiers
Crédit photo : À l'étage
Ce soir-là, au bar, elle a entre autres fait la rencontre de Gabriel, un homme endeuillé suite à la mort par noyade de son fils Pacôme, et son secret étant emporté dans sa tombe, mais peut-être a-t-elle également croisé la route d’autres gens aussi. Car Carine Charbonneau avait cet air aguicheur qui plaît certes aux hommes, même si était mariée. Si elle est restée mystérieuse quant à sa situation et à sa présence au Motel Dragon, Gabriel, quant à lui, a ouvert une partie de son intimité à cette étrangère qui lui a vite plu. Le lendemain, l’inspectrice Rachel Toury est appelée sur les lieux du meurtre et va devoir tout mettre en œuvre pour mettre la main au collet de ce tueur sans pitié qui a mis fin aux jours de Mme Charbonneau. Entre-temps, Gabriel vit une séparation difficile avec sa conjointe Audrey, et il ne se rappelle plus très bien les détails de sa fin de soirée, ce qui n’aide en rien son état.
Le drame qui ébranle le quotidien de Gabriel et Audrey, et la succession de sentiments oppressants qui en découlent – tristesse, colère, rage, culpabilité – aurait certes pu servir les intérêts d’un récit mélodramatique où les larmes abondent et où rien ne va plus. Sauf qu’ici, Agnès Ruiz dirige habilement les tenants et aboutissants de cette histoire tragique, laquelle est marquée par la perte d’un enfant et une nuit vague où un crime atroce a été commis. L’auteure, avec ce juste équilibre entre les deux histoires parallèles, réussit à maintenir un rythme narratif qui donne juste assez envie de poursuivre la lecture, et l’amnésie du protagoniste, couplée aux nombreux interrogatoires que l’inspectrice Toury mène au sein de son enquête, achèvent de donner le ton à ce thriller policier qui pique juste assez notre curiosité pour qu’on s’en rappelle, par après, comme un parfait échappatoire littéraire.
«Oublie la nuit» d’Agnès Ruiz, Éditions À l’étage, 29,95 $.
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de la rédaction