«Temps glaciaires» de Fred Vargas – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«Temps glaciaires» de Fred Vargas

«Temps glaciaires» de Fred Vargas

Une lecture aussi pénible que la longue parenthèse en Islande

Publié le 23 avril 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Flammarion

Il faut faire énormément d’efforts en tant que lecteur pour apprivoiser la plus récente œuvre de l’auteure et archézoologue française Fred Vargas, intitulée Temps glaciaires. À l’image de la froideur des paysages islandais, l’histoire laisse totalement amer et déçu l’amateur de polars, qui s’attendait ici à être emporté dans le tourbillon de la fiction. De fait, il se bute à plusieurs parenthèses qui alourdissent l’histoire en cours, à défaut de la rendre plus captivante. Comme le dit le proverbe: «Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?»

Et ce n’est pas à défaut d’avoir dépeint une maîtrise maladroite des codes du polar; l’auteure pourtant d’expérience, qui n’en ait pas à ses premières armes en matière de romans, comme en fait foi sa bibliographie plus qu’impressionnante, est une sommité dans ce domaine; mais s’il faut s’accorder sur un avis honnête, force est d’admettre que cette œuvre, parue en mars à l’outre-mer chez Flammarion, est dure d’approche, et peine à accrocher l’intérêt du lecteur.

Et pourtant la prémisse offre d’intéressants morceaux de puzzle: quatre victimes sont retrouvées mortes chez elles, dans des positions qui ne laissent planer aucun doute: elles se seraient suicidées, selon toute vraisemblance. Mais pour quelles raisons?

Et quel est ce symbole inconnu des inspecteurs de la police, dessiné sur les macchabées, qui ressemble à un «H» vite tracé, voire à une guillotine? Un symbole de la révolution?

Ce sont là bien des questions qui turlupineront le commissaire et personnage fétiche de l’auteure Jean-Baptiste Adamsberg, mais aussi les méninges de ses complices en affaires, à savoir Danglard, Retancourt et Veyrenc, notamment, qui s’accordent finalement tous pour dire qu’ils ont bel et bien affaire, finalement, à des meurtres déguisés en suicide.

Au fil de leurs déductions, des témoins interrogés en rase campagne parisienne, de leurs rencontres avec l’intriguant François Château, lequel organise des séances de reconstitution historique autour de Robespierre, chez lui dans son château, des Leblond et Lebrun, qui font penser à Dupont et Dupond, et de la série de meurtres barbares ayant eu lieu en Islande plus tôt, l’histoire ouvre de multiples pistes et nous entraînent à tout bout de champ le long de sentiers flous.

Il y a tant de détours, de remises en question et de retour à la case départ qu’on a souvent l’envie, au fil des pages, d’interrompre notre lecture pour souffler un peu et faire le point sur cette histoire qui aurait peut-être été meilleure sans cette longue et inutile parenthèse à propos des meurtres islandais. Car ce volet n’apporte pas autant de plaisir de lecture que l’histoire du cercle Robespierre, qui lui témoigne d’un travail étoffé de la part de l’auteure, admettons-le.

Heureusement, la plume de Vargas réussit à rattraper notre amour du polar à chaque détour, nous forçant par le fait même à vouloir à tout prix connaître le dénouement de ce roman qui ne passera pas, contrairement à Robespierre, à l’Histoire.

Tenterez-vous l’expérience?

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