LittératureBandes dessinées et romans graphiques
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Résine d’Élodie Shanta
Élodie Shanta signe avec Résine un album coloré, «médiéval fantaisiste» et un peu déjanté, destiné aux ados et aux adultes. Résine et son mari Claudin vivent paisiblement dans leur village… jusqu’à ce que Résine soit accusée de sorcellerie et que le couple prenne la fuite, direction le village de Floriboule.
En fait, il s’agit bien d’une sorcière, mais ça, personne ne doit le savoir!
D’ailleurs, voici un secret: quand elles sont brûlées au bûcher, les sorcières reviennent, plus fortes et plus puissantes qu’avant. Mais rapidement, à Floriboule, les suspicions de sorcellerie s’accumulent. Pour lutter contre le sexisme et l’obscurantisme, Résine a comme armes ses sortilèges, mais aussi la sororité et l’humour.
Cet album au ton léger livre avec adresse et sans prétention un chouette message féministe qui saura plaire aux lecteurs et lectrices de tous les âges. On aime les dessins un peu kawai aux lignes rondes et aux tons pastels, qui donnent à l’album une saveur irrésistible! Élodie Shanta propose avec Résine une BD estivale à déguster au frais.
La ville brûle, 2021, 92 pages, 29,95 $.
George Sand, fille du siècle de Séverine Vidal et Kim Consigny
Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, baronne Dudevant par mariage, est plus connue sous son nom de plume, George Sand. Née en 1804 à une époque où les femmes étaient privées de droits et où peu d’entre elles parvenaient à vivre de leur art, elle a fait le choix culotté de mener sa vie comme elle l’entendait.
Cette biographie sensible, dense (344 pages!) et bien documentée est un coup de maître. Ses deux autrices ont démêlé et restitué – non sans tendresse – l’écheveau de la vie mouvementée et engagée d’une femme qui a marqué son temps.
Des engagements politiques de George à son travail acharné, de ses amants et amantes à son domaine bien aimé, on apprend à connaître une femme déterminée, passionnée et terriblement moderne.
J’ai eu un coup de cœur pour cet ouvrage en noir et blanc au trait fin et élégant.
Delcourt, 2021, 344 pages, 39,95 $.
À découvrir ou à redécouvrir
Restons dans le thème des BD écrites et dessinées par des femmes et qui parlent de femmes.
Journal de Julie Delporte
On a déjà recommandé la lecture de Moi aussi je voulais l’emporter, un roman graphique aux textes poétiques et au dessin bouleversant. Pow Pow a réédité l’an dernier le Journal de son autrice, la Montréalaise Julie Delporte, écrit il y a une dizaine d’années.
C’est à lire si vous avez, comme nous, adoré les autres albums de cette talentueuse écrivaine et dessinatrice.
Pow Pow, 2020, 192 pages, 28,95 $.
Woman World d’Aminder Dhaliwal
Et si tous les hommes disparaissaient? Que se passerait-il après? Comment les femmes reconstruiraient-elles la société?
C’est la question que pose Aminder Dhaliwal dans Woman World, paru en 2018 aux éditions Drawn & Quarterly. L’autrice y répond avec un humour désopilant et de sérieux clins d’œil à la culture pop contemporaine.
Cette BD se lit comme on mange un bonbon!