«Neuf mois» d'Anne Bonhomme – Bible urbaine

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«Neuf mois» d’Anne Bonhomme

«Neuf mois» d’Anne Bonhomme

Quand il manque un petit quelque chose…

Publié le 18 juin 2013 par Marie-Michèle Martel

Crédit photo : Stanké

Autant la grossesse peut être un moment merveilleux, autant elle peut être un moment de grand stress. C’est notamment le cas des femmes qui ont vécu plusieurs fausses couches ou même la perte d’un enfant alors qu’il est encore dans le ventre de sa mère. Voilà un grand chagrin qu'Anne Bonhomme tente de nous présenter sous le signe de l’espoir.

Neuf mois est l’histoire d’Isabelle qui, après deux fausses couches et le décès de jumeaux alors qu’ils n’étaient pas encore nés, retombe enceinte. Il n’est pas difficile d’imaginer le stress et surtout la peur qui la hante. Ayant tout réussi auparavant dans sa vie, Isabelle ne croit plus à sa possibilité d’être mère, se créant ainsi des scénarios apocalyptiques.

Comme plusieurs romans sur la maternité, le ton est dur et l’ambiance plutôt lourde. Le lecteur cherche la joie de la maternité si attendue, mais n’y trouve que questionnement et stress constants. On peut bien comprendre Isabelle qui n’a pas eu beaucoup de succès dans ses grossesses antérieures, mais on aurait aussi aimer voir une femme qui s’accroche; une femme forte qui mène à bien son projet.

Au contraire, on assiste, comme trop souvent, à une rencontre «initiatique» entre Isabelle et sa voisine. Alors qu’elles ne s’étaient pas parlées avant, elles deviendront maintenant complices. Et malheureusement, c’est ici que ça accroche. Rose est une dame âgée qui deviendra la confidente d’Isabelle, et surtout, qui tombera malade au cours du récit. Bien que cette amitié soit touchante, le lecteur ne peut y croire. Il ne peut se laisser bercer par la hâte de retrouver leurs dialogues. En fait, ils sont pratiquement inexistants, l’auteure ayant plutôt décidé de nous les faire vivre par les pensées de son personnage.

Puisque ces dialogues sont si peu fréquents, le lecteur ne sent pas un véritable attachement entre Isabelle et Rose se développer. C’est pourquoi il ne peut comprendre les sentiments qu’Isabelle aura à partir d’un certain moment. Bien entendu, on le saura, car l’auteure n’omet pas de nous dire que Rose est devenue la «grand-maman» de remplacement d’Isabelle, mais il nous est impossible de le ressentir.

Bien que ce roman se lit rapidement étant donné son style simple, l’histoire manque un peu de «chair». Le lecteur peut se sentir renfermer dans les pensées de cette femme en quête de maternité, alors que ses relations extérieures sont bien importantes.

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