Littérature
Crédit photo : les six brumes
Il faut avouer d’emblée que l’intention de ces jeunes auteurs est fort louable, et que l’idée de bâtir un livre-jeu tel que 6, chalet des brumes a dû être tout un casse-tête pour leurs cocos. En effet, comment réussir à faire entrecroiser six histoires bien singulières et différentes les unes les autres pour que, dépendant du choix de destinées que le lecteur se verra imposer, la suite ait du sens. C’est un défi relevé, donc, puisque les plumes de ces différents écrivains ont mis à jour six histoires fort intrigantes ayant toutes pour point de départ ce typique chalet, construit dans un domaine boisé de Saint-Guillaume-du-Lac-des-Brumes, dans Charlevoix. Ainsi, le héros profite d’une retraite bien méritée en pleine nature, mais n’ayant même pas eu le temps de défaire ses valises, voilà qu’un voisin l’invite dès les premières pages à souper le soir même afin de faire connaissance avec l’entourage immédiat. Et déjà un choix s’impose: «Que décidez-vous pour ce soir?»
Déjà six choix s’imposent au lecteur et chacun d’entre eux mènera invariablement à un dénouement différent, ce qui constitue tout le plaisir d’un tel ouvrage. Et force est d’admettre que certaines d’entre elles contiennent un bon suspense, bien dosé d’horreur, mais on aurait pu se passer des quelques écarts puérils qui se voulaient «humoristiques» et qui n’ont pas réellement leur place dans ce livre. Autrement, l’autre bémol, c’est évidemment la restriction que les auteurs ont décidé d’imposer au lecteur, c’est-à-dire celui de n’avoir qu’à tourner les pages pour suivre sa destinée. Le plaisir de tirer les dés, voire de «combattre» des créatures maléfiques, manque cruellement à ce livre, qui nous mène très rapidement vers des dénouements d’échecs ou de décès tragiques, nous obligeant à revenir en arrière pour esquiver le tir. Et c’est dommage que certaines histoires soient trop courtes; la fin est vite arrivée et déjà on doit revenir en arrière, et tout recommencer.
Bref, l’intention des auteurs chez les six brumes est fort louable, même que ce livre risque de ravir certains nostalgiques des histoires dont vous êtes le héros, mais il serait inutile d’étirer la sauce avec un second hommage. Un seul suffit, bien sûr, pour s’y replonger, mais admettons que rien ne bat les originaux, à condition que vous soyez assez chanceux pour tomber sur un exemplaire empoussiéré dans une librairie de romans usagés!
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