«Les Maudits - Illusion, tome 2» d’Edith Kabuya – Bible urbaine

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«Les Maudits – Illusion, tome 2» d’Edith Kabuya

«Les Maudits – Illusion, tome 2» d’Edith Kabuya

Le casse-tête commence à prendre forme

Publié le 15 août 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Mortagne

Nombreux ont été les lecteurs dans les derniers mois à se demander à quand était prévue la sortie du tome 2 de la saga Les Maudits d’Edith Kabuya. Après le succès de son premier roman Résurrection, paru aux éditions de Mortagne, la jeune auteure de 26 ans, qui a passé près de deux ans à l’écriture de ce nouveau chapitre, peut enfin dévoiler à ses lecteurs la suite des aventures de son héroïne et Maudite Robin Gordon.

Un fossé de sept jours s’est créé dans la conscience fissurée de l’adolescente depuis qu’elle a été impliquée dans l’incendie ayant ravagé la demeure de Lana Sarkys, cette ennemie jurée qui avait créé en compagnie de l’abominable Zack Bronovov un golem humain, ce même monstre qui avait transformé Robin Gordon en Maudite. Puis à ces souvenirs plongés dans le brouillard s’ajoute la perte de sa meilleure amie Stéphanie Cooper, alias Steph, qui a péri d’atroce façon dans les flammes d’un incendie criminel.

Rongée par la tristesse et les remords, la jeune femme de 16 ans peine à accepter sa nouvelle condition de Maudite et à retrouver l’équilibre dans sa relation ambigüe et cul-de-sac avec Vince. À cela s’ajoute le fantôme de sa mère Irène Gordon qui continue de hanter les couloirs de sa maison, sa relation complexe avec son père et son frère Thierry, et la haine qu’entretient Mme Salmoiraghi, la mère de Vince, à son égard.

Bref, rien ne va plus dans la vie de Robin jusqu’au jour où elle fait la rencontre d’Ibis Akehurst, la nouvelle employée bizarroïde du café où elle travaille à temps partiel. Cette dernière serait-elle une alliée pour Robin? Devrait-elle au contraire s’en méfier? L’héroïne réussira-t-elle à remettre de l’ordre dans sa vie et à se départir de sa condition de Maudite pour enfin reprendre le cours d’une vie normale?

Edith Kabuya a enfin repris du service afin d’offrir une suite pertinente à Résurrection avec un second roman fantastique au sein duquel l’héroïne Robin Gordon passe un réel mauvais quart d’heure. Tous les éléments laissés en suspens dans Résurrection s’agencent finalement dans Illusion, comme si les morceaux du casse-tête commençaient enfin à dévoiler un aperçu du tableau d’ensemble.

Comme son protagoniste a mystérieusement perdu la mémoire après une suite d’évènements survenus dans le premier tome, il arrive qu’à certains moments le lecteur ait lui aussi quelques difficultés à replacer les morceaux aux bons endroits, surtout si la lecture de ce roman est déjà loin dans sa mémoire. Néanmoins, Edith Kabuya nous a laissé ici et là quelques indices nous permettant de nous y retrouver un peu, comme à tâtons, grâce à ces nombreux flashbacks qui parsèment ce nouveau récit.

Autrement, les personnages sont restés assez fidèles à eux-mêmes — ce sont surtout les situations et la dynamique entre eux qui ont évolué — et l’auteure n’a pas délaissé ce style d’écriture page turner emprunté à des auteurs de bestsellers tels que Dan Brown ou Suzanne Collins, qui avait certes contribué à décupler l’intérêt de son premier roman.

La qualité première des romans Résurrection et Illusion est qu’ils se distinguent de la littérature vampirique pour la simple et unique raison que la saga Les Maudits ne met pas en scène des vampires, mais bien des êtres ressuscités de l’au-delà qui ont une Soif inextinguible de sang. N’oublions par la présence des golems et des Autres, qui viennent pimenter ses récits une dimension fantastique étrange et dérangeante qui n’a rien à envier aux personnages des succès Twilight et Hunger Games.

C’est bien entendu le style d’histoire qui plaira davantage à un lectorat féminin que masculin, et peut-être beaucoup plus aux jeunes adolescentes qu’aux jeunes adultes, principalement à cause de son style d’écriture très accessible et parfois relâché (utilisation des majuscules pour mettre l’accent sur une opinion, de plusieurs points d’exclamation pour illustrer un état d’esprit, etc.).

Malgré le lectorat très ciblé des romans d’Edith Kabuya, vous n’aurez aucun mal, surtout si vous êtes ouvert d’esprit et que vous aimez la littérature fantastique, à vous laisser extirper de votre quotidien vers un ailleurs qui donne parfois froid dans le dos.

*Notre rédacteur en chef a rencontré Edith Kabuya la semaine dernière pour discuter de son processus de création autour d’Illusion et de ses plans pour le futur. Avis aux curieux, vous pouvez lire son entrevue en cliquant ici.

«Les Maudits – Illusion, tome 2», Edith Kabuya, Éditions de Mortagne, 424 pages, 26,95 $.

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