LittératureL'entrevue éclair avec
Crédit photo : Chris Earley
Sylvain, on te connaît principalement comme chroniqueur et expert dans le domaine agroalimentaire, puisque tu écris pour le Globe and Mail, La Presse, le Journal de Montréal et le Journal de Québec! Ce qu’on ignorait, c’est que tu es professeur titulaire à l’Université Dalhousie en management et agriculture! Parle-nous brièvement de ton parcours et de ce qui t’a mené à cette passion pour l’agroalimentaire.
«J’ai été chanceux d’avoir des mentors qui m’ont dirigé vers la recherche dans le domaine lorsque j’étais étudiant. Bien sûr, je suis de Farnham, une petite ville dans les Cantons de l’Est, et j’ai travaillé sur des fermes une bonne partie de ma jeunesse. Alors faire de la recherche dans le domaine était un retour aux sources.»
Le 21 avril, les éditions Fides dévoilaient une page couverture bien alléchante (!), celle de ton livre Poutine nation: La glorieuse ascension d’un plat sans prétention, où tu «vantes» les mérites de la poutine, ce met tout simple qui s’est élevé au rang de célébrité mondiale! D’où t’est venue l’inspiration, et qu’est-ce qui t’a motivé à parler de ce plat populaire et typiquement québécois?
«En réalisant à quel point la poutine était devenue célèbre, comme chercheur, je voulais simplement comprendre le phénomène. C’est fascinant de voir un plat aussi simple, un plat créé accidentellement, dans un petit village il y a plus de 50 ans, devenir aussi célèbre à travers le monde. La poutine est liée à la culture québécoise, qu’on le veuille ou non, alors je crois qu’il était important de mieux saisir le sens de la popularité d’un plat sans prétention.»
À travers cet ouvrage, tu t’es permis de sortir du Québec, de ton Farnham natal jusqu’aux confins de l’Australie, pour aller à la rencontre de gens qui adulent et qui cuisinent cet aliment que tu qualifies toi-même d’«aliment totem». D’après toi, qu’est-ce qui a permis à la poutine de «s’exporter» à travers le monde?
«La simplicité de la poutine fait en sorte que le plat est facilement exportable. Surtout, la poutine est un plat social, qui se partage. C’est un mot folklorique et facile à retenir, et ses ingrédients sont assez accessibles, à part peut-être le fromage. Rares sont les gens qui mangent une première poutine de mauvaise humeur. La poutine est unique puisque c’est une création qui émane des régions, et en cuisine, ce sont les villes qui dictent souvent les règles du jeu.»
Et plus spécifiquement, quels sont les attraits de ton livre qui, à ton avis, plairont à nos lecteurs? À part peut-être celui d’ouvrir l’appétit des plus gourmands!
«D’abord, je tente de régler le débat sur l’inventeur de la poutine, à ma façon. Il est important de rendre un hommage à un plat devenu emblématique, qui doit son grand succès à des visionnaires québécois, de Warwick, Victoriaville, Princeville, Drummondville et Québec. Il est important de célébrer la contribution des différentes personnes importantes à travers les années. L’autre aspect important du livre est le pèlerinage que j’ai entrepris pour démontrer à quel point il est facile de trouver de la poutine, à travers le monde. Il est aussi important de comprendre comment la poutine est interprétée ailleurs.»
Toi qui as écrit un livre d’un peu plus de deux-cents pages sur la poutine, on serait curieux de savoir quelles recettes de poutines t’ont le plus fait saliver, ici ou ailleurs, durant tes recherches!
«Pour moi, tout simplement, le fromage en grains dans le fond est la clé. Le reste est tout à fait secondaire.»