«Le sculpteur» de Scott McCloud aux éditions Rue de sèvres – Bible urbaine

LittératureBandes dessinées et romans graphiques

«Le sculpteur» de Scott McCloud aux éditions Rue de sèvres

«Le sculpteur» de Scott McCloud aux éditions Rue de sèvres

Mourir pour atteindre le sommet de son art

Publié le 15 juin 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : www.editions-ruedesevres.fr

Et vous, seriez-vous prêt à faire un pacte avec la grande faucheuse pour qu’on se rappelle de votre art après votre mort? C’est le défi insensé qu’a décidé de relever David Smith, ce jeune sculpteur new-yorkais qui a sacrifié sa vie pour laisser une empreinte dans l’imaginaire collectif. Immersion au cœur d’une bande dessinée colossale de près de 500 pages publiée chez Rue de sèvres.

Habituellement, une BD se dévore dans le temps de le dire. Avec ses multiples planches à dessin, ses quelques bulles laissant à lire des dialogues souvent concis, nos yeux ont l’habitude de scruter l’ensemble et de suivre l’évolution de l’histoire, dont on atteint souvent bien vite le dénouement en moins d’une heure. Avec Le sculpteur de Scott McCloud, on peut enfin profiter du plaisir de lire un roman graphique qui en vaut la peine, puisqu’avec ses quelque 500 pages, il va de soi que vous allez devoir reposer l’ouvrage jusqu’au lendemain, et peut-être même jusqu’au surlendemain, parce qu’il est colossal, et aussi fort pesant entre nos mains.

Le lecteur suit les tribulations d’un jeune artiste dont le talent semble avoir été relayé aux oubliettes depuis un bail, lui qui avait le vent dans les voiles à une époque pas si lointaine. Désormais taciturne, d’humeur mélancolique, sans grandes ambitions, David Smith va avoir un déclic, un jour alors qu’il marche tout bonnement, lorsqu’il voit pour la première fois Meg, cette belle noiraude avec des ailes d’ange se poser devant lui. Parallèlement à cette vision pas si fantaisiste, la mort lui apparait sous les traits de son oncle défunt Harry, qui lui propose un pacte pouvant lui permettre de sortir de sa torpeur.

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Et David Smith, au bout du rouleau, l’esprit échauffé par ce désir ardent de succès, l’accepte.

Le compte à rebours est donc lancé et le sculpteur, désormais armé d’un nouveau pouvoir, n’a que 200 jours pour prouver à la face du monde qu’il est capable d’épater par son art.

Il y a certainement une certaine naïveté derrière ces coups de crayon simples mais efficaces et avec cette histoire un peu à l’eau de rose qui porte tout de même à réfléchir. Par contre, Scott McCloud manie fort habilement, par ailleurs, la plume et c’est grâce à ses dons de bon conteur qu’il réussit à livrer, avec Le sculpteur, une BD qui nous suit même après sa lecture. Sur le plan narratif, le bédéiste a certes réussi à construire des dialogues qui n’alourdissent en rien l’histoire et qui appuient bien la façon dont les péripéties ont été entrecoupées. Car, tout n’est pas linéaire, mais c’est justement ces écarts narratifs qui pimentent un tant soit peu cette histoire.

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Une belle réflexion sur l’art, l’amour et la vie qui ne tient bien souvent qu’à un fil.

Le sculpteur de Scott McCloud, Rue de sèvres, mars 2015, 486 pages, 46,95 $.

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