La bande dessinée «La guerre des arts» de Francis Desharnais – Bible urbaine

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La bande dessinée «La guerre des arts» de Francis Desharnais

La bande dessinée «La guerre des arts» de Francis Desharnais

Un concept certes novateur, mais ennuyeux à la longue

Publié le 13 janvier 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : Pow Pow

Avec seulement dix cases à dessins, le bédéiste Francis Desharnais a relevé le défi de créer une bande dessinée satirique où il questionne, à l’aide d’un scénario simpliste et humoristique, la place qu’occupe la culture dans notre société moderne. Malgré le fait que la simplicité désarmante de sa BD mette de l’avant un concept pour le moins novateur, on se lasse d’ennui après une vingtaine de pages, faute d’être captivé par une histoire originale et animée.

Des humains écoutent les nouvelles à LCN et apprennent à leur grand désarroi que des vaisseaux spatiaux ont envahi la terre. Très vite, ceux-ci survoleront le ciel et s’adresseront aux humains en ces termes: «Peuple de la terre! Nous venons en paix vous demander un service. Bien qu’étant évoluée, notre société se meurt. Pas une mort physique, mais plutôt une mort artistique. Nous avons perdu notre créativité. Nous ne savons plus imaginer. C’est pourquoi nous sommes ici. Pour emmener vos artistes sur notre planète et apprendre d’eux. Donc, si vous permettez…» Ainsi, ils se permettront de kidnapper sans scrupules la grande majorité des artistes sur terre afin de redonner un souffle de créativité à leur culture qui se meurt à petit feu. Pendant ce temps-là, une seule famille, sur terre, persiste à continuer sa routine de vie, devenue ennuyeuse depuis que les créateurs sont à des années-lumière d’eux.

Avouons-le, la table est vite mise et il va de soi que cette idée d’avoir imaginé des extra-terrestres qui viennent kidnapper les artistes sur terre pour redonner ses lettres de noblesse à leur culture mourante est fort originale merci. Mais, il y a des mais!, et c’est justement ces petits hics qui ternissent l’originalité du concept imaginé par Francis Desharnais, que l’on connaît pour sa bande dessinée Burquette, ainsi que sa participation aux Chroniques d’une fille indigne aux côtés de Caroline Allard. Même s’il rit lui-même du manque de décors dans son histoire, s’exclamant «C’est pas comme si y’avait des tonnes de décors dans cette histoire», on ne lui pardonne pas pour autant ce vide créé par la répétition des mêmes planches à dessin, l’humour n’étant pas assez drôle et original pour nous enlever cette opinion de la tête. 

Mais pour l’effort, on salue son courage d’être allé de l’avant, mais un tel concept aurait toutefois demandé un scénario béton qui nous aurait arraché quelques rires haut et fort, ce qui n’est pas le cas ici. 

La guerre des arts, Francis Desharnais, Éditions Pow Pow, 2014, 91 pages, 19,95 $.

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