LittératureLa petite anecdote de
Crédit photo : Maude Nepveu-Villeneuve
Comme Dolores, j’ai fait une fausse couche tard dans le premier trimestre, après avoir annoncé ma grossesse à plusieurs parents et amis. Deux jours après cet événement, mon amoureux jouait à la balle molle et j’ai décidé d’assister au match.
Entre deux manches, un de ses coéquipiers s’est avancé vers moi, tout sourire: «Félicitations!»
Je l’ai regardé sans trop comprendre: «Pourquoi?!» «Ben, pour le bébé!» a-t-il rétorqué.
J’ai alors compris qu’il n’était pas au courant de la fausse couche, et j’ai répondu d’un ton étrangement dégagé, comme s’il s’agissait d’une chaussette égarée: «Oh, ça! Je l’ai perdu avant-hier.» Son visage s’est immédiatement décomposé sous mes yeux.
Ça m’a pris un moment pour réaliser que je venais de lui larguer une «bombe» comme si de rien n’était!
Je repense souvent à cette histoire, qui a inspiré un passage d’Après Céleste, et j’ai beaucoup d’empathie pour lui, qui s’est retrouvé déstabilisé par cette annonce brutale, et pour moi, qui étais encore au tout début de mon processus de deuil et qui ne savais pas du tout comment gérer ça!