LittératureLa petite anecdote de
Crédit photo : Tous droits réservés @ Page Wikipedia de Francis Desharnais
Dans l’ordre naturel des choses, quand on fait de la bande dessinée, on fait la BD d’abord, et ensuite, si on est chanceux, on peut être exposé. Vous avez sûrement déjà vu des planches de BD exposées dans un café ou un bar. Parfois, elles se frayent un chemin dans une galerie, et plus rarement, dans un musée.
Pour Alexandre Fontaine Rousseau et moi, nous avons commencé “l’aventure” de La conquête du cosmos, directement au Musée national des beaux-arts du Québec. BAM!
Exposer dans une… prison?!
En fait, l’histoire commence avec une invitation lancée par Québec BD, un organisme basé à Québec ayant pour mandat de faire rayonner la bande dessinée québécoise, notamment par l’organisation du festival se tenant en avril. Ils avaient une entente avec le musée susmentionné pour occuper une portion de l’établissement, situé dans une ancienne prison datant du XIXe siècle. Le but était de présenter une exposition dans la douzaine de minuscules cellules, disponibles à la visite.
Avec Thomas-Louis Côté, le directeur de Québec BD, nous discutions de plusieurs possibilités pour monter une expo dans ce contexte. Et c’est là que mon compère Alexandre Fontaine Rousseau a eu l’idée de créer une sorte de “suite” au livre Les premiers aviateurs que nous venions tout juste de publier, en 2016, aux éditions Pow Pow.
“Hey, pour vrai, on pourrait faire la course à l’espace, tsé, entre les Russes pis les Américains, pis chaque cellule serait une case de bande dessinée, pis chacune des deux rangées serait consacrée à un pays. D’un côté, les cellules pour les Russes, de l’autre, les cellules pour les Américains.“
Moi, qui suis toujours en mode “paresse” pour travailler le moins possible, me disant dans ma tête: “Shit, c’est ben trop ambitieux“.
Moi, toujours dans ma tête, la seconde d’après: “Ouin, mais c’est une maudite de bonne idée!“
De cellule de prison à case de BD
C’est ainsi qu’est née l’exposition La conquête de l’espace, présentée en 2017. Chaque cellule était remplie de personnages montés sur du foamcore (carton-plume pour les puristes). Il y avait une cellule avec un discours de Kennedy qui jouait dans une vraie télé. Il y avait une “centrifugeuse” (un dessin d’astronaute collé sur un bâton, lui-même fixé sur un petit moteur qui tourne à l’infini). Des t-shirts avec le logo de la conquête spatiale, des tasses avec le logo de la conquête spatiale, une boîte de céréales avec le logo de… la conquête spatiale!
Surtout, pour les besoins d’une des “cases”, j’ai pu constater le talent de comédien d’Alex qui a interprété la chienne Laïka, seule dans sa capsule dans les confins de l’espace, jappant de solitude avec un réalisme déchirant.
Ça a été vraiment beaucoup de travail, mais ça en valait la peine. J’espère qu’un jour on va pouvoir recréer cette exposition. Au moins, on a pu reprendre certains gags pour les mettre dans La conquête du cosmos. Ma passion pour la paresse a donc pu être légèrement assouvie.