«La fille d’Ulysse» de Marie-Pascale Huglo

Huglo, en plus de s’être possiblement inspirée de ce roman pour le titre de son livre (La fille d’Ulysse), veut véhiculer un des messages les plus primordiaux, c’est-à-dire «comment on passe d’une prison à l’autre, d’un rêve à l’autre, d’un rêve qui devient une prison dont on s’évade par un autre rêve». Et c’est clairement ce qui définit ce roman!

La fille d’Ulysse est écrit avec brillance et grande élégance. Bien que le vocabulaire utilisé soit des plus recherchés (nyctalope, batracien, macchabée, noise, musaraigne, bicoque, noctambule, pour n’en nommer que quelques-uns), il va de soi que le roman est poétique et ô combien bien ficelé. L’auteure joue avec les mots comme un marionnettiste manipule sa marionnette. Il n’y a pas de doute: elle s’y connaît en littérature et en écriture («les foules se meuvent dans les rues en flot continu», «la langue noire de la route sans lumière», «prête à sauter sur l’occasion, prête à tout pour sortir de l’atelier de couture où l’on m’a consignée comme si, où que j’aille, l’aiguille et le fil traçaient la ligne de mon horizon»).

Vous savez, comme ce genre de film que vous devez regarder plusieurs fois pour en comprendre tous les sens, La fille d’Ulysse fait partie de ces romans que l’on doit lire maintes et maintes fois, sans se lasser, pour en tirer les messages les plus significatifs et pour en apprécier la magnificence de l’œuvre.

La fille d’Ulysse est en vente dans toutes les bonnes librairies depuis le 9 mars 2015 au coût de 24,95 $.