«La dure école» de Normand Baillargeon – Bible urbaine

Littérature

«La dure école» de Normand Baillargeon

«La dure école» de Normand Baillargeon

Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage

Publié le 14 mai 2016 par Marc-André Amyot

Crédit photo : Leméac Éditeur

Dans une démocratie idéale, «l’école instruit, les médias informent et le musée interroge». Une simple phrase qui décrit bien l’éternel combat de Normand Baillargeon autour duquel gravite un concept fort: la Culture citoyenne (oui, oui, avec un grand C). «La dure école», dernière pierre du mur argumentaire bâti par le prof, se veut un concentré des notions et connaissances essentielles pour une citoyenneté libérée.

On le connaît d’abord pour son engagement indéfectible envers la cause d’une citoyenneté éclairée. Un sujet sur lequel il a maintes fois écrit (Petit guide d’autodéfense intellectuelle, Histoire philosophique de la pédagogie, Raison oblige). On l’apprécie aussi pour son combat acharné en faveur d’une éducation de qualité et accessible à tous. Avec La dure école, Normand Baillargeon, s’offre une recension de ses plus importants combats, toujours menés avec en trame de fond cette mise en garde pour une meilleure analyse critique du monde qui nous entoure.

173 pages seulement, mais tant de choses à dire et sur lesquelles méditer. Organisé en deux grandes thématiques – philosophie politique et philosophie de l’éducation – l’essai aborde autant les sujets évidents tels que la laïcité des institutions démocratiques et la position de l’université dans la société dite postmoderne, que ceux en sous-carte: modèles théoriques d’analyse critique de l’information et des médias, phénoménologie de la résistance, histoire des relations publiques, apologie de la culture et de ses transmetteurs, les musées.

Autour de deux des plus grandes institutions démocratiques connues, les médias et l’éducation, dont il se sert comme à la fois comme prétexte et sujet amené, c’est une véritable révolution copernicienne que vivront les lecteurs autruches. Dans le ton vulgarisateur qu’on lui connaît, Normand Baillargeon bâtit un argumentaire fort, par étapes, qui se développe jusqu’à ce que le lecteur y saisisse l’évidence: questionner, questionner toujours, c’est ça, la saine démocratie, c’est ça, une citoyenneté libérée. Finie, la tête dans le sable. Parlons des vraies affaires.

Point «faible» de l’essai si l’en est un, l’auteur profite de cette publication pour recycler l’essentiel de ses sujets phares, parus à un moment ou à un autre de sa carrière dans différentes publications, avec bien sûr quelques ajustements. Une facilité qui pourrait être taxée de paresse, mais qui s’explique par la pertinence des sujets que l’auteur développe, le combat pour des esprits éclairés étant toujours d’actualité. Qu’on le veuille ou non, Baillargeon fait partie de ces auteurs nécessaires à avoir en bibliothèque.

Si ses lecteurs de longue date y verront du réchauffé, les néophytes des travaux du prof y trouveront matière à se creuser les méninges et peut-être même le grand éveil intellectuel. Après quoi nous aurons l’obligation de remercier l’auteur pour sa contribution extraordinaire à la démocratie et à la libre pensée.

«La dure école» de Normand Baillargeon, Leméac Éditeur, 184 pages, 17,95 $.

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