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«La cuisine de ma grand-mère italienne» de Matteo Agostinelli et Mathew Foulidis

De l'oral à l'écrit: un chaleureux projet de transmission culinaire italienne

Publié le 17 juin 2016 par Valérie D'Auteuil

Crédit photo : Parfum d'encre

À l’âge de 17 ans, Matteo Agostinelli et Mathew Foulidis décident de suivre leurs grands-mères d’origine italienne dans leur cuisine et entament ainsi une aventure qui durera quatre ans. L'ouvrage présente une panoplie de recettes familiales qui participent de la préservation de leur héritage, et de la survie de recettes traditionnelles qui, jusqu’alors, n’avaient jamais été mises sur papier. Cet ouvrage se pose ainsi comme l’écriture d’une tradition culinaire et d’un héritage majoritairement oral, et comme le résultat d’une collaboration familiale intergénérationnelle.

Véritable hommage et travail de transmission du patrimoine culinaire de Carolina et Gina, les nonnas des auteurs, La cuisine de ma grand-mère italienne, publié récemment chez Parfum d’encre, propose des recettes simples et ne nécessitant souvent que très peu d’ingrédients (on voit parfois un peu moins bien l’intérêt d’intégrer quelques-unes d’entre elles au livre), mais qui n’en demeurent pas moins plus alléchantes et chaleureuses les unes que les autres.

Le livre est coloré et agréable à lire, le ton étant accessible. L’introduction touchante permet au lecteur de comprendre davantage l’un des rituels les plus importants de la culture italienne: le repas. Cuisiner une des recettes des grands-mères italiennes, c’est prendre part à ces moments presque cérémonieux où les familles se rassemblent pour célébrer leur amour des bonnes choses de la vie et de la nourriture simple et délicieuse.

Divisé en quatre chapitres correspondant aux différents services d’un repas italien, Antipasti (entrées), Primi (premiers plats), Secondi (deuxièmes plats) et Dolci (desserts), La cuisine de ma grand-mère italienne permet de concocter un véritable festin italien traditionnel. Le livre est également bien équilibré entre la technique et les recettes, et entre les différents types de plats. Un amateur de cuisine italienne pourra ainsi s’initier à l’art de la confection des pâtes maison et de la sauce tomate classique, ou tout simplement apprécier un plat de spaghetti aux boulettes de viande.

Si l’esthétique du livre fait voyager du nord au sud de l’Italie, les ingrédients composants les recettes sont accessibles et relativement abordables: ces dernières ont été développées dans un contexte québécois, les grands-mères ayant immigrées à Montréal dans les années 50. Les recettes, simples et savoureuses, sont à l’image de la cuisine italienne: les jeunes auteurs partagent des techniques de conservation de bocaux de tomates au basilic frais et de poires à la vanille, mais également des recettes plus élaborées telles que la délicieuse lasagna ai frutti di mare (lasagne aux fruits de mer) que j’ai décidé de tester le temps d’un vendredi soir.

«Lasagna ai frutti di mare» (p. 76)

Mon expérience fut concluante. Accompagné d’une baguette fraîche, d’huile d’olive, de vinaigre balsamique et d’un vin rouge italien fruité et sec, c’est un plat parfait à partager en famille. La recette était facile d’exécution et ne nécessitait que très peu d’étapes, mais le résultat fut à la hauteur de mes attentes. Je l’ai toutefois légèrement modifiée car la lasagne n’était pas assez gratinée pour mon goût: j’ai donc gardé un peu plus du mélange de fromages Romano et Parmesan afin de le faire griller sur le plat et j’ai finalement servi ce dernier avec du basilic frais du jardin.

La cuisine de ma grand-mère italienne relève ainsi le défi de rassembler et de partager une tradition et un savoir culinaire, mais surtout un amour de la nourriture et du temps passé en famille qui gagne à être transmis aux prochaines générations.