«La boîte à magie» et «Le culte» de Camilla Läckberg et Henrik Fexeus – Bible urbaine

LittératurePolars et romans policiers

«La boîte à magie» et «Le culte» de Camilla Läckberg et Henrik Fexeus

«La boîte à magie» et «Le culte» de Camilla Läckberg et Henrik Fexeus

Deux briques qui se dévorent dans le temps de le dire

Publié le 13 février 2024 par Éric Dumais

Crédit photo : Actes Sud

Camilla Läckberg, écrivaine suédoise de polars nordiques devenue une star sur la scène internationale, dont les livres sont traduits dans plus de cinquante langues, est une de mes références de choix pour qui souhaitent s’évader du quotidien et vivre une bonne dose de sensations fortes. De «La princesse des glaces», avec son héroïne Erica Falck, à «La sorcière», avec l’enquêteur Patrik Hedström, Läckberg, avec son talent de conteuse inné, s’est très vite attirée les critiques enthousiastes des lecteurs et de la presse. En 2021 et 2022, coup de théâtre, elle s’associait à Henrik Fexeus, mentaliste, auteur et conférencier suédois, afin de lancer une toute nouvelle série de livres avec «La boîte à magie» et «Le culte», deux ouvrages que j’ai dévorés dans le temps de le dire!

«Bienvenue au cœur même de la magie» – Sains Bergander

Pour celles et ceux qui se posent d’emblée la question, oui, il est tout à fait possible de lire ces deux livres séparément. Mais mon avis personnel, c’est que vous devez absolument y aller dans l’ordre, en commençant bien sûr par La boîte à magie.

La force du duo Läckberg-Fexeus, c’est d’avoir créé un microcosme de personnages tellement attachants et tellement complexes, qu’ils en sont d’autant plus humains, naturels. Et comme chacun évolue de page en page, avec ses défis et soucis personnels – je tiens à préciser que l’histoire de Le culte se déroule deux ans après les événements de La boîte à magie – pour moi, il ne fait aucun doute que, si vous voulez vous donner toutes les chances d’apprécier cette série, et ses personnages qui se disputent les ficelles du récit, il va de soi qu’il faut les lire dans l’ordre.

Vous avez déjà rembobiné un film, vous? Moi non plus. On n’est pas dans Memento de Christopher Nolan quand même!

Bien sûr, on peut reprocher plusieurs choses à Camilla Läckberg. De fait, plusieurs lecteurs, et j’en ai fait partie à une certaine époque – notamment durant sa «crise féministe aiguë» où elle a fait paraître la série Faye, avec La Cage dorée et Des ailes d’argent, sans oublier Femmes sans merci – ont décrié qu’elle utilisait des clichés et des stéréotypes gros comme le bras, qualifiant même son écriture de néo-féminisme et d’islamogauchiste –, mais reste qu’on peut bien dire ce que l’on veut, l’aimer ou la détester, Läckberg reste une conteuse hors pair et, en matière d’enquêtes policières et de psychologie humaine, elle a le tour.

Des héros liés par une complicité indissociable

C’est d’ailleurs ce qui m’amène à vous parler de ses nouveaux protagonistes. Mesdames et messieurs, faites la connaissance de Mina et Vincent.

Mina Dabiri est détective au sein de la brigade criminelle de Stockholm. De nature réservée, voire secrète, elle sait se fondre dans la masse et attiser la curiosité des autres sans trop le vouloir. Son toc: elle a une peur irrationnelle des bactéries et des virus. Vincent Walder, pour sa part, est un mentaliste à succès et une personnalité publique qui a bien du mal à laisser libre cours à ses émotions. Il est lui aussi un nouveau venu dans l’univers de Läckberg, et pas n’importe lequel. S’il n’a aucun lien avec la police, ce sont ses compétences en tant que mentaliste et féru des chiffres qui font de lui un allié de choix pour l’avancement des deux enquêtes.

Et autant dans La boite à magie que Le culte, le cerveau surdéveloppé de Vincent et son sens de la déduction ont été des atouts essentiels à la résolution des énigmes, qui sont d’une telle complexité qu’il est pratiquement impossible d’y voir clair par nous-mêmes.

Et pourquoi ces deux-là font autant la paire? C’est parce que leur complicité est d’une telle intensité qu’on s’attend à tout moment à ce qu’ils tombent l’un pour l’autre. Qui sait si c’est ce qui arrivera?

Alors, si vous êtes de nature anxieuse et que vous n’avez pas une passion réelle pour les films d’horreur ou les drames policiers, je ne crois pas que cette série sera pour vous. Les crimes commis dans ces deux romans sont d’une telle violence qu’il faut avoir les nerfs solidement accrochés.

Deux enquêtes abominables, deux tableaux macabres

De quoi parlent ces livres, alors?

Dans La boîte à magie, des femmes sont retrouvées assassinées par un tueur en série qui, visiblement, se prend pour un magicien psychopathe, puisqu’il met en scène ses meurtres comme s’il présentait un tour de magie morbide. Une première victime est retrouvée transpercée d’épées dans une sword box faite maison, un autre est retrouvé sans vie, le corps découpé en pièces, dans un Zigzag Lady, un placard avec trois portes et deux lames. Et en parallèle, un événement tragique est survenu en 1982, alors que Vincent Walder était un petit garçon passionné de magie… Je ne vous en dis pas plus!

Et dans Le Culte, les victimes sont, cette fois, des enfants de 5 ans qui ont été enlevés et qui sont retrouvés morts, hélas, dans différents lieux de Stockholm. Près d’eux, des jouets et accessoires qui laissent bien perplexes les enquêteurs. Alors que les parents endeuillés n’attendent qu’une chose, connaître la vérité pour enfin poursuivre les étapes de leur deuil, Mina et ses collègues Julia, Ruben, Peder et Christer devront faire aller leurs méninges pour mettre la main sur le coupable avant qu’il ne fasse d’autres victimes innocentes. Une chose est sûre: même si la présence du mentaliste n’a pas fait l’unanimité lors de la première enquête, reste qu’aussi doués soient-ils, ils ne pourront pas se passer longtemps de l’aide de Vincent Walder!

Aucune suite à ce diptyque n’a été annoncée pour le moment, mais je peux vous garantir qu’arrivés au bout de ces 1 365 pages en l’espace de quelques jours à peine, Läckberg et Fexeus sont loin d’avoir dit leur dernier mot.

J’espère de tout cœur que nos héros auront le temps de prendre un peu de repos d’ici à ce qu’un nouveau tueur fasse des siennes!

L'avis


de la rédaction

Nos recommandations :

Polars et romans policiers Critique-Conte-de-fees-Stephen-King-Albin-Michel

«Conte de fées» de Stephen King

Polars et romans policiers Critique-La-constance-du-predateur-Maxime-Chattam

«La constance du prédateur» de Maxime Chattam

Vos commentaires

Revenir au début