LittératurePoésie et essais
Enseignant de sociologie au cégep de Saint-Laurent de Montréal et titulaire d’une maîtrise en science politique et d’un doctorat en sociologie, Vincent Paris avait certes l’armement nécessaire à l’écriture de Zombies – sociologies des morts-vivants, un essai qui allait créer une commotion auprès de la population, mais davantage auprès des fanatiques de zombies et de films d’horreur.
Ce ne sont pourtant pas les films, essais, manuels de survies et romans de fiction qui manquent, pourtant. De Glenn Kay et son Zombie Movies: the ultimate guide, en passant par la parodie d’horreur Orgueil et préjugés et zombies de Seth Grahame-Smith et les ouvrages plus humoristiques qu’indispensables, Guide de survie en territoire zombie et World War Z de Max Brooks, une tonne d’ouvrages sur le phénomène existe et il semble que le sujet soit inépuisable malgré la kyrielle d’œuvres imprimées et adaptées au grand écran.
Dans un monde où les marches zombies sont devenues l’une des activités sociales les plus convoitées dans le monde, notamment dans les principaux centres urbains tels que Mexico, Toronto, Londres et Montréal, force est d’admettre que l’activité, qui attire de 700 à 10 000 personnes, est avant tout un exercice ludique. La marche zombies de New York, dont les principaux marcheurs mâchouillaient des billets de Monopoly en déambulant sur le pont de Brooklyn, se sont retrouvés principaux contestataires pour le mouvement Occupy Wall Street.
C’est donc sans grande prétention que Vincent Paris, qui se passionne pour la série The Walking Dead, se glisse dans la peau d’un connaisseur des zombies, sarrau de sociologue à l’appui, pour nous parler d’un phénomène répandu à l’échelle mondiale. Des invasions de zombies, aux films de George A. Romero, aux marches zombies, aux zombies lents et rapides, aux drogués au sel de bain transformé en cannibale d’un jour qui ont fait les manchettes, l’essayiste offre un tour d’horizon complet dudit phénomène.
Vincent Paris avance même que le mot-clef «zombie», tapé dans Google, offre 340 millions de résultats, alors que les mots anglais «living dead» en offrent 370 millions. Aux côtés des «The Beatles» (234 millions) et «Ben Laden» (30 millions), qui ont certes connu une popularité sans borne chacun à leur manière, sont bien loin d’être les sujets de l’heure aux côté des zombies.
S’il y a bien un léger bémol avec ce livre, c’est sans contredit la densité de certains chapitres, notamment celui sur la vision marxiste et darwiniste de la société, puis celui sur la zombification dans les religions qui tendent à s’étirer inutilement et à nous offrir, par le fait même, une source d’informations parfois un peu tirées par les cheveux.
Mais pour ceux qui recherchaient un essai brillant, tant par sa teneur en informations utiles que ses nombreuses références à la sociologie, la politique, la littérature et le cinéma, avec une solide préface de Nicolas Dickner, vous trouverez dans ce livre plus-que-complet une charge d’informations utiles qui alimenteront bien plus votre intellect que les nombreux guides de survie et autre manuels pour les nuls en vente chez Urban Outfitters.
Le lancement de l’essai Zombies – Sociologies des morts-vivants de Vincent Paris se tiendra à la librairie Raffin (6330, St-Hubert) à compter de 17h dès ce soir.
Zombies – Sociologies des morts-vivants
XYZ Éditeur
115 pages, 21,95 $
Appréciation: ****
Crédit photo: XYZ Éditeur
Écrit par: Éric Dumais