«Freedom Hospital» d'Hamid Sulaiman – Bible urbaine

LittératureBandes dessinées et romans graphiques

«Freedom Hospital» d’Hamid Sulaiman

«Freedom Hospital» d’Hamid Sulaiman

Une cruelle révolution

Publié le 5 novembre 2016 par Alexandre Provencher

Crédit photo : Éditions çà et là

Hamid Sulaiman a fui la Syrie le 17 août 2011. Arrivé en France en 2012, ce jeune artiste a voulu exprimer son point de vue sur la situation en Syrie. Sans expliquer les causes de cette cruelle révolution civile, le bédéiste signe un ouvrage noir et imprécis. Malgré tout, il permet de faire la lumière sur une situation bien complexe et trop souvent barbare.

Cette première bande dessinée d’Hamid Sulaiman, qui est à la fois architecte, peintre et dessinateur, a pris quatre ans à produire. Mélangeant fiction et réalité, expériences vécues et inventées, l’histoire contée dans ces centaines de planches s’avère d’une cruelle actualité.

En effet, depuis 2011, la situation en Syrie ne s’améliore pas. Tous les jours, les bulletins de nouvelles rapportent de nouveaux raids, invasions, explosions et morts. La majorité du temps, les civils figurent parmi les victimes. Et c’est exactement ce qu’Hamid Sulaiman soulève dans sa bédé.

L’action se campe dans une petite ville de province, Houria, où une jeune médecin, Syrienne et doctorante aux États-Unis, fonde un hôpital de fortune, le Freedom Hospital. Accueillant des réfugiés et victimes de toutes les sortes, les protagonistes vivent côte à côte les aléas de la guerre: des famines, des bombardements, des pénuries, des tensions intestines, et, bien sûr, des victimes.

Dans cette situation, il n’y a pas d’espoir, sauf peut-être celui de fuir.

Les chapitres sont courts et rappellent invariablement le nombre de morts de cette révolution. De ce fait, l’auteur maintient un certain rythme dans l’ouvrage, malgré le caractère oppressif, noir et étouffant qui est dépeint. La technique graphique est grossière, large, sans détail. Elle sert le propos, mais souvent on aimerait une pause, un moment pour respirer. C’est aussi ce qu’aimeraient les Syriens…

La construction du récit est imprécise. Bien qu’une légende au début de la bande dessinée résume quelques «notes biographiques», on s’y perd et ne comprend pas beaucoup les liens qui unissent les protagonistes de l’histoire. Surtout, on ne saisit pas les motivations des révolutionnaires et les enjeux qui y découlent. En fait, c’est très complexe.

Tout comme c’est le cas encore aujourd’hui en Syrie, le récit se termine sans véritable conclusion. On ne sait pas quand ce conflit se réglera. Mais, entre-temps, Hamid Sulaiman tente de comprendre l’incompréhensible avec Freedom Hospital.

«Freedom Hospital» d’Hamid Sulaiman, Éditions çà et là, 288 pages, 42,95 $.

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Par Éditions çà et là

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