Littérature
Crédit photo : Mathieu Rivard
Pour Thomas Hellman, les Correspondances d’Eastman deviennent un évènement de plus en plus riche, année après année. Par un simple coup d’œil à la programmation, force nous est de constater qu’il a bien raison. Le parcours hétéroclite de l’artiste-auteur qui est également compositeur et interprète, convient parfaitement à la diversité des activités littéraires proposées, toutes réunies sous la bannière du thème «Habiter le paysage». Les lieux enchanteurs qui donnent leur cadre aux correspondances favorisent, selon lui, les échanges. «Ce qui est particulier, c’est que ça nous rapproche des gens, on va côtoyer des écrivains sensibles, comme tout le monde. Quand on échange directement avec cette personne il y a une interaction au-delà de la page.»
Des interactions, donc, qui se déroulent partout dans le village d’Eastman dont les résidents, accueillants, ne se lassent pas. Année après année, la majorité se plie au jeu et nombreux sont ceux qui ouvrent la barrière de leur jardin aux visiteurs. «Il y a un grand chapiteau comme point de rassemblement central, mais c’est la ville au grand complet qui t’accueille. On retrouve vraiment un esprit familial à Eastman pendant le quatre jours que ça dure. Tout est en proximité, c’est la ville qui t’offre son hospitalité. C’est très particulier. Ça se déroule dans des lieux publics, mais ça se passe aussi dans les jardins même des habitants. C’est très communautaire et rassembleur.»
Très actif dans le milieu littéraire, Hellman a d’ailleurs le plaisir de donner régulièrement des ateliers dans les écoles. Son parcours vers les lettres, loin d’être linéaire, lui permet de rejoindre facilement les jeunes. Cette jeunesse qui, il le constate «est extrêmement allumée et curieuse de la littérature» aura d’ailleurs droit à une belle part du gâteau cette année avec une offre jeunesse bonifiée qui occupe tout un pan de la programmation. On y retrouve des activités pour tous les âges de la jeunesse, de 3 ans jusqu’à l’adolescence. On passe des lectures et des activités de création animées, avec entre autres, Claudia Larochelle, jusqu’à des rencontres pensées pour les plus âgés, comme une causerie avec Patrick Senécal.
Lorsqu’on lui demande de résumer l’événement en quelques mots, Thomas Hellman prend son chapeau de participant plutôt que de porte-parole: «Pour y avoir déjà participé, ce n’est pas un endroit qui fait peur. On est loin de l’élitisme puisque le cœur de l’évènement c’est de faire sortir la littérature de la tour d’ivoire où certains la placent. Tout le monde peut se l’approprier la littérature et Les Correspondances d’Eastman favorisent la convivialité et la rencontre. Ce qui se passe là-bas est vraiment particulier.»
Le créateur prend alors le pas sur le porte-parole et devient effectivement très passionné lorsque l’on aborde le sujet même de la littérature et des mots; ce matériau qu’il sculpte dans sa pratique. «Les gens qui disent que la littérature meure se trompent. Des événements comme ça nous le montrent bien. C’est un des rôles les plus importants de la littérature aujourd’hui, puisqu’on est bombardés d’informations et de mots qui finissent par s’apparenter au bruit. C’est à ce moment-là que la littérature et ses incarnations nous permettent de discerner le poids des mots.»