«Dictionnaire du rock» de David Roberts: une encyclopédie de la musique rock des années 60 à aujourd’hui

Ne vous laissez pas duper par le titre: bien que les auteurs admettent que le critère principal pour établir la liste des meilleurs groupes rock est la guitare, vous y retrouverez un bon nombre de musiciens qui ont épousé divers genres tels que le métal, le punk, le folk, le blues, le new wave, le glam, etc.

Bien que l’introduction (et le titre original) souligne l’importance de l’image, et malgré les nombreuses photographies, on n’y retrouve que très peu d’explications sur le look des différents artistes ou leur métamorphose, ce qui est assez décevant, surtout lorsque l’on parle de David Bowie, d’Alice Cooper ou encore de KISS. Par ailleurs, la sélection des photos laisse le lecteur sur sa faim; plusieurs d’entre elles sont très petites ou ne sont pas dignes d’intérêt.

Cet ouvrage est intéressant, car il ne couvre pas uniquement la musique américaine et britannique, mais également celle en provenance de l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Australie. Cela permet donc aux mélomanes de découvrir de l’information qu’ils auraient pu ne pas connaître par le biais des médiums conventionnels.

La multitude et la variété des biographies (Arctic Monkeys, Dinosaur Jr., Manic Street Preachers, Mötley Crüe, Elvis Costello, Elton John, Blondie, Rush, Sepultura, Supertramp, Lynyrd Skynyrd, Meat Loaf, George Harrisson, Bee Gees et Black Flag, entre autres), bien que courtes, constitue une excellente introduction au monde du rock.

Cependant, l’une des faiblesses du dictionnaire est le manque de cohérence dans la sélection; certains groupes obscurs ont droit à leur passage tandis que d’autres, qui sont réputés pour leur musique, leur évolution et leur influence, sont oubliés. Mentionnons, en guise d’exemple, Depeche Mode.

D’autres formations qui n’ont pas laissé un héritage artistique à l’épreuve du temps, mais qui ont eu du succès sur les palmarès sont mentionnées. C’est le cas d’Extreme, dont la renommée est largement attribuable aux extraits «More Than Words» et «Hole Hearted». Curieusement, Nickelback et Fall Out Boy sont également répertoriés.

Dictionnaire du rock se veut une encyclopédie, mais on ne peut s’empêcher de remarquer que l’opinion des rédacteurs se faufile dans la présentation des différents groupes énumérés, ce qui peut devenir lassant. Autre bémol, bien que les principaux albums studio des artistes soient nommés, la mise en page rend la consultation de l’information particulièrement difficile.

En ce qui concerne les formations modernes, on remarque que ce ne sont pas toutes les biographies et discographies qui sont à jour. Par exemple, le livre mentionne le dernier disque de Nick Cave & The Bad Seeds (Push The Sky Away) mais n’indique pas les dernières parutions de King of Leon (Mechanical Bull) ou de Queen of the Stone Age (Like Clockwork). Ou encore, le départ de Richie Sambora de Bon Jovi n’y est pas annoté.

Cependant, on se délecte des histoires méconnues; on apprend que le chanteur de Hootie & the Blowfish fait désormais de la musique country, que Tré Cool n’est pas le batteur original de Green Day ou encore que le chanteur du groupe punk The Damned était fossoyeur de profession! Bref, une lecture agréable, malgré ses imperfections. Un bref historique sur les différentes étiquettes aurait bien complimenté ce livre.