«Demoiselles-cactus» de Clara B.-Turcotte – Bible urbaine

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«Demoiselles-cactus» de Clara B.-Turcotte

«Demoiselles-cactus» de Clara B.-Turcotte

Le monde entier est un cactus

Publié le 9 mai 2015 par Laurence Lebel

Crédit photo : Leméac

D’abord connue comme poète avec la parution de son premier recueil Mes sœurs siamoises, Clara B.-Turcotte plonge dans l’univers romanesque et nous présente son tout premier roman, Demoiselles-cactus.

Mélisse est aux prises avec des troubles alimentaires. Elle fait partie d’un groupe de soutien qui, chaque semaine, se rencontre pour s’encourager, se parler et s’écouter afin de passer à travers les dures étapes de la vie. Mélisse est une fille plutôt effacée qui préfère rester en retrait et observer les autres plutôt que de se faire voir. Elle n’a connu qu’une seule relation amoureuse qui s’est terminée abruptement, car son ex-petit copain lui faisait trop de pression pour qu’elle aille consulter un psychologue.

Après plusieurs années de travail, elle arrive à contrôler un peu ses troubles, mais c’est surtout la vie en colocation avec L’autre qui lui cause bien des soucis. Ce dernier trame quelque chose de bien louche la nuit, ne sort que très peu de sa chambre, si ce n’est que pour se nourrir ou pour s’éclipser quelque temps dans un studio miteux. Intriguée, Mélisse le prend en grippe et le suis pour tenter de découvrir ce qu’il fait et pourquoi il disparait ainsi. Ce qu’elle découvrira lui laissera un goût amer dans la bouche…

L’écriture de Clara B.-Turcotte est vivante et animée. Écrit dans un langage québécois moderne, le livre contient de multiples expressions typiques des jeunes adultes d’aujourd’hui. De ce fait, on se sent immédiatement transporté au cœur même de l’histoire par la familiarisation des termes et des lieux. En effet, l’auteure a choisi de faire évoluer ses personnages dans un Montréal bien moderne: balade en métro, promenade à l’Université de Montréal, référence à Hochelaga, etc. Par cette reconnaissance des lieux, le lecteur a beaucoup plus de facilité à se transposer dans l’univers de Mélisse.

Malgré les sujets lourds qui sont abordés (troubles alimentaires, pauvreté, violence, drogues, pédophilie), une lueur d’espoir surgit toujours de part et d’autre du roman. L’humour de Mélisse permet au lecteur d’avoir un temps de pause et de tout de même pouvoir s’évader le temps d’une lecture.

Le personnage principal de Mélisse est dépeint comme une fille combattante, forte, qui est consciente du monde qui l’entoure et qui tente par tous les moyens de se garder la tête hors de l’eau. Malgré toutes les mésaventures qu’elle vit, on se permet toujours de croire qu’elle se sortira de cet enfer que sont les troubles alimentaires et qu’au final elle réussira à retrouver un peu de sérénité.

Au final, Demoiselles-cactus est un livre difficile traitant de la boulimie et des problèmes d’adaptation que ces personnes peuvent subir au cours de leur vie. Malgré tout, quelques passages plus positifs nous permettent d’espérer et de croire en quelque chose de mieux.

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