«Dans la peau de...» Marianne Girard, journaliste, rédactrice en chef et lectrice compulsive – Bible urbaine

LittératureDans la peau de

«Dans la peau de…» Marianne Girard, journaliste, rédactrice en chef et lectrice compulsive

«Dans la peau de…» Marianne Girard, journaliste, rédactrice en chef et lectrice compulsive

Faire le deuil d'une relation amoureuse sans y laisser trop de plumes

Publié le 27 septembre 2024 par Éric Dumais

Crédit photo : Julie Artacho

Chaque semaine, tous les vendredis, Bible urbaine pose 5 questions à un artiste ou à un artisan de la culture afin d’en connaître un peu plus sur la personne interviewée et de permettre au lecteur d’être dans sa peau, l’espace d’un instant. Aujourd'hui, on s'est glissé dans la peau de Marianne Girard, journaliste, rédactrice en chef du magazine Cool! et lectrice compulsive depuis l'enfance, pour jaser de son plus récent roman, «Dolly», un roman pour adultes à travers lequel elle explore la crise existentielle vécue par une jeune femme qui doit surmonter une rupture amoureuse.

Marianne, on réalise que c’est la toute première fois qu’on se jase! Il était temps, dis donc! Tu es journaliste et rédactrice en chef du magazine Cool!, en plus d’être diplômée en communication graphique et en études littéraires. Quelle adulte rêvais-tu de devenir lorsque tu étais petite fille, et peux-tu dire aujourd’hui que c’est «mission réussie» arrivée là où tu es?

«Oui! J’adore les magazines depuis que je suis toute petite et j’ai toujours trouvé tellement chanceux les gens qui y travaillaient. Je rêvais d’un domaine relié à la mode, à la culture, à la musique, à l’écriture…»

«À Cool!, j’ai la chance d’écrire sur des tendances, de faire des entrevues, de participer à des séances photo, d’assister à des spectacles et à des événements culturels. C’est diversifié et on s’adresse à un public que j’adore – les ados.»

«Le fait de publier des romans à titre d’autrice est un rêve qui s’ajoute à tout ça; je l’ai toujours désiré, mais j’y croyais peu… Je me trouve donc très chanceuse! Il faut dire que j’interroge souvent mon adolescente intérieure quand je prends des décisions; elle n’est jamais bien loin, donc elle a assurément influencé certains de mes choix!»

Les rumeurs laissent entendre que tu as l’habitude d’«écrire dans ton lit, de lire dans ton bain et de pleurer au cinéma». Visiblement, tu n’as pas trop de mal à t’occuper (et te libérer) l’esprit, c’est très bien ça! Dis-nous donc: quelles sont les œuvres, littéraires ou cinématographiques, qui ont influencé celle que tu es devenue aujourd’hui?

«Ouf! Il y en a tellement… Je suis une lectrice compulsive depuis l’enfance. Ça va par phases; plus jeune, je me suis beaucoup nourrie de bandes dessinées et de romans graphiques – j’en ai même fait le sujet de mon mémoire de maîtrise! J’aime beaucoup la série Paul et les bédés de Cathon, Zviane et Iris, qui me font rire fort. Les personnages illustrés me touchent beaucoup. Par exemple, je ne pourrais pas m’imaginer vivre dans un monde dans lequel Charlie Brown n’existerait pas!»

«Aujourd’hui, je lis surtout de la fiction, mais j’aime plonger à l’occasion dans la biographie de femmes qui ont marqué l’histoire de la mode ou du rock (j’ai récemment adoré Rebel Girl de Kathleen Hanna). Dans mes auteurs et autrices préférés, il y a William Boyd (je recommande son dernier, The Romantic) et John Boyne (je recommande The Heart’s Infinite Furies). Je suis fascinée par les histoires de filiation trouble et de rapports mère-fille. Dans le genre, Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan et La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau Lavalette figurent parmi les œuvres qui m’ont marquée à vie.»

«Au cinéma, j’ai adoré les films un peu indie du tournant des années 2000 et je suis vraiment nostalgique de cette époque, par exemple ceux de Spike Jonze (Being John Malkovich), Michel Gondry (Eternal Sunshine of the Spotless Mind), Sofia Coppola (The Virgin Suicides). Aussi ce qui se faisait en France, autour de la même époque, comme Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ou La fille sur le pont, avec Vanessa Paradis.»

Critique-roman-Dolly-Marianne-Girard-Hurtubise

En ce 26 septembre, les Éditions Hurtubise ont fait paraître Dolly, un roman «sur le vertige qu’on ressent quand on a 24 ans et la vie devant soi…» Dans cette première histoire destinée aux adultes – pour celles et ceux qui ne le savaient pas, tu as publié Iris et Fiona, un roman jeunesse qui a d’ailleurs été lauréat du Prix jeunesse 2023 au Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean! – on fait la connaissance de Dolorès alias Dolly, une jeune femme qui se trouve en pleine crise existentielle alors qu’elle gère (très difficilement) une rupture. Malgré une carrière florissante et un cercle de commerçants auprès desquels elle se sent à sa place, «la voilà le cœur brisé, prête à tout lâcher». Qu’est-ce qui t’a donné l’élan d’écrire cette histoire sur le deuil amoureux dans la vie d’une femme (presque) dans la mi-vingtaine?

«L’âge de Dolly n’était pas clair dès le début, mais je savais que je voulais écrire l’histoire d’une jeune femme qui possédait une petite boutique vintage et qui vivait un bout rough, mais qui bénéficiait du soutien des autres commerçants de sa rue.»

«La vie étant ce qu’elle est, je me suis mise à vivre plein d’affaires dans ma vie personnelle. Ça a influencé mon écriture et je me suis retrouvée à faire vivre à Dolly des choses similaires, ce qui me permettait d’exorciser un peu ma peine. Sauf que ça me faisait aussi de la peine que Dolly vive ça, alors je voulais prendre soin d’elle! Je souhaitais qu’elle s’en sorte, que les gens autour d’elle soient bienveillants, alors je plaçais les éléments pour qu’elle puisse tomber (et se relever) en douceur…»

«Ç’a donc été assez vite clair que je souhaitais une histoire positive qui s’appuie sur le fait que, quand on est bien entourés, on peut passer à travers de tout sans y laisser trop de plumes.»

Si Dolly va peut-être finir par émerger à la surface – on n’en dit pas plus! On ne vous gâchera pas la surprise, oh non! –, c’est bien parce que l’amitié et la solidarité sont deux atouts précieux à avoir dans sa vie. Sans tout nous dévoiler, bien sûr, peux-tu nous en dire plus sur les épreuves auxquelles Dolly devra faire face, et quels seront les dilemmes qui se présenteront à elle?

«Hum, je ne veux pas trop en dévoiler, mais disons qu’en plus de vivre une peine d’amour, elle s’interroge sur sa situation professionnelle. Mais ça va plus loin que ça; elle devra revisiter certains éléments de son passé qui sont à l’origine de blessures qui l’empêchent d’aller de l’avant, entre autres dans sa vie amoureuse.»

«Elle a un petit trouble de l’attachement et des mommy issues, disons!»

Et puis, depuis la sortie de ce roman, as-tu conservé l’habitude d’écrire dans ton lit? Et tu écris sur quoi, alors? On est très, très curieux, ça ne fait aucun doute. Mais tu sais, c’est pour mieux rester en contact avec toi pour le futur! ;-)

«Pour tout vous dire, j’écris surtout sur mon divan, ces temps-ci!»

«Présentement je finalise un roman pour un public plus jeune, autour de 9 à 12 ans environ. C’est complètement différent de ce que j’ai écrit jusqu’ici et je sors un peu de ma zone de confort.»

«Puis, j’ai une histoire en tête qui implique des amies rendues à un point décisif dans leur vie d’adultes et qui revisitent leur adolescence. Ça m’habite depuis quelque temps et j’ai hâte de m’y mettre!»

Dolly de Marianne Girard est présentement disponible en librairie au coût de 24,95 $ (papier). Pour découvrir nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/nos-series/dans-la-peau-de.

*Cet article a été produit en collaboration avec les Éditions Hurtubise.

Nos recommandations :

Vos commentaires

Revenir au début