LittératureDans la peau de
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Marc, nous sommes contents d’échanger avec vous aujourd’hui! Vous qui avez déjà été journaliste – avant de vous reconvertir en homme d’affaires – et êtes l’auteur d’une dizaine de livres, on est curieux de savoir: d’où vous est venue la piqûre pour l’écriture?
«C’était en 1988. À l’époque, j’étais ce qu’on appelle en France un “athlète de haut niveau”. Je jouais au basket dans la catégorie Espoir National pour l’un des plus grands clubs du moment, le Racing Club de France à Paris (RCF). Je me suis blessé et, pour faire court, ma carrière si bien commencée s’est arrêtée brutalement. J’étais désemparé et, comme je ne savais pas comment réagir, j’ai pris une feuille et un stylo pour écrire ce que je ressentais.»
«Je me suis alors rendu compte que j’avais une certaine aisance pour cet exercice, et surtout beaucoup de plaisir. Une nouvelle passion est née et a remplacé la précédente!»
On note que vos publications sont variées, puisque vous avez aussi bien fait paraître des essais et des recueils de nouvelles, que des romans de science-fiction. Qu’est-ce qui explique votre capacité à écrire et/ou à créer dans des genres littéraires aussi éclectiques, selon vous?
«Je me suis vite rendu compte que je pouvais écrire sur tout! La curiosité, l’envie de découvrir toutes sortes de thématiques… Nos seulement c’était facile, mais dès les premiers mois de pratique, j’ai réalisé que j’écrivais très vite.»
«C’est d’ailleurs grâce à cette particularité que j’ai été engagé comme journaliste par un premier magazine parisien alors que je n’avais pas encore 20 ans. J’ai rédigé mon premier livre pour cet éditeur pendant mes congés d’été. J’essayais aussi les nouvelles, et cela allait plutôt bien… Par contre, le roman, un désastre!»
«Je me suis repris sur ce type d’écriture en 2018 avec ma trilogie de science-fiction intitulée L’homme de Griffintown. Un roman à 100% rédigé sans effort, à part celui de me documenter à fond sur les sujets traités. Une immense partie de plaisir!»
Cet automne, votre livre Journal d’un confiné est paru aux Éditions Sylvain Harvey. On y suit, jour après jour, vos réflexions et notes sur l’évolution de la pandémie de COVID-19 et le confinement, agrémentées de «citations d’une multitude de personnalités scientifiques et politiques». Quel a été votre déclic pour vous lancer dans ce projet d’écriture?
«Nous étions confinés et on nous préparait à vivre un moment historique. Cela a réveillé le journaliste en moi! Lorsque j’ai commencé la rédaction, je ne pensais pas que cela me demanderait plus de 2 500 heures de travail réparties sur deux années!»
«Je crois aujourd’hui que si je l’avais su d’avance, je ne me serais pas lancé là-dedans. Mais comme je voyais les personnels de santé si courageux face à l’inconnu, je me suis promis d’aller jusqu’au bout de cet exercice, afin d’offrir un témoignage vivant de cette époque tourmentée et de leur rendre hommage. Ce livre est une page d’histoire du Québec.»
Pouvez-vous nous dire comment vous avez procédé pour à la fois récolter toutes les informations consignées (lecture d’articles, écoute de conférences de presse et de bulletins d’informations à la radio et à la télévision, présence sur les réseaux sociaux, etc.), mais aussi prendre un minimum de recul pour partager vos ressentis sur le moment en essayant de ne pas vous laisser submerger par les émotions?
Ce fut un gros travail quotidien: lecture des journaux sur Internet, écoute des informations télévisées sur toutes les chaînes… J’y ai mis de très nombreuses heures! Mais c’était très intéressant, car au Québec il y a beaucoup de bons journalistes et chroniqueurs. J’ai aussi eu le plaisir de découvrir des articles de fond passionnants.»
«Enfin, les interventions des scientifiques tels que Dre Caroline Quach, qui préface le livre en compagnie de M. Gilles Duceppe, étaient captivantes!»
«Le fait d’observer le monde politique m’a également intéressé, en particulier notre premier ministre, M. François Legault, que j’ai rencontré début 2023 pour souligner la parution de ce livre. Je suis très heureux que cette rencontre ait été programmée!»
«Et on me l’a d’ailleurs confirmé à nouveau hier: l’intérêt de mon journal, c’est que je ne suis jamais revenu en arrière pour faire des corrections. Donc, on lit exactement ce qui est arrivé pendant ces deux années au cœur d’une famille québécoise.»
Et alors, à court ou moyen terme, avez-vous d’autres thématiques d’écriture en tête et, si oui, peut-on avoir un avant-goût des sujets qui occupent vos pensées (et vos journées, peut-être…?)
«J’attends de signer un contrat d’adaptation de ma trilogie de science-fiction en série télé ou pour le cinéma, et ensuite j’écrirai la suite. Mon agente, Mme Nathalie Brunet (Omada), y travaille.»
«J’ai aussi écrit un one-man-show que je n’ose pas montrer à personne! Enfin, j’ai commencé l’écriture d’une pièce de théâtre il y a plusieurs mois…»
«Journal d’un confiné m’a demandé tellement d’efforts et de temps que je prends une pause des livres!»