LittératureDans la peau de
Crédit photo : Julie Artacho
Marc-André, à quel moment as-tu eu la piqûre pour l’écriture? Dis-nous aussi pourquoi tu as décidé de t’adresser plus spécifiquement aux adolescents et aux jeunes adultes.
«Ma vraie première expérience d’écriture: en secondaire 5, j’avais écrit le scénario d’un téléfilm, une comédie policière pour la télé communautaire de Vaudreuil. Le texte avait été accepté et on en a même tourné quelques scènes. Malheureusement, le projet n’a jamais abouti, et je me suis ensuite concentré sur la musique (j’étais le batteur des Ordures ioniques) et mes études pour devenir enseignant. Je suis maintenant prof de français depuis 18 ans, de là mon intérêt pour stimuler ce lectorat en particulier. D’une certaine façon, cela me permet de continuer mon travail à l’extérieur de ma classe.»
Tu sembles être un habitué des séries, pour avoir écrit La trilogie du myope, parue entre 2011 et 2014, qui a précédé celle en cours intitulée Infectés. Tes fans ont pu s’en délecter en octobre 2019. Allez, dis-nous tout: qu’est-ce qui t’allume particulièrement dans cette idée de créer des sagas littéraires?
«J’imagine que saga est un grand mot, ahah. Mon premier roman, La revanche du myope – un roman humoristique pour les 10-13 –, a remporté un succès populaire et critique (prix Cécile-Gagnon 2011). Alors, il était un peu naturel de vouloir faire un bout de chemin avec ces personnages qui me tenaient beaucoup à cœur et qui étaient un peu autobiographiques.
Ensuite, quand j’ai écrit Infectés, j’ai eu la bonne idée de finir cela avec un punch… m’obligeant ainsi à pondre une suite, ahah. Mais je suis content de l’avoir fait, car un seul tome n’était pas suffisant pour ces personnages.»
«Cela dit, écrire des suites est loin d’être évident: comment continuer de satisfaire son lectorat en offrant sensiblement la même chose mais tout en évitant la redite? Pas facile. Une chose est sûre: ma prochaine idée de roman aura un seul tome, ahah.»
Le tome 2 d’Infectés va paraître ce 12 août aux Éditions Hurtubise, et ce livre semble très en lien avec l’actualité puisque l’intrigue tourne autour d’une épidémie. Peux-tu nous dire d’où t’est venue l’inspiration et ce qui t’a poussé à nous plonger dans cette histoire fantastico-horrifique aux allures postapocalyptiques?
«Dans la littérature pour adolescents, c’est vrai qu’il y a une lourde tendance dystopique depuis au moins une douzaine d’années, comme si le futur nous apparaissait plutôt sombre, peut-être notamment en raison des impacts de l’humain sur l’environnement.
De mon bord, je dois avouer ne pas avoir trop réfléchi à cet aspect en développant mon histoire. Fan d’horreur (et de récit de zombies), c’était le seul genre que je lisais lorsque j’avais 12-14 ans, principalement du Stephen King («Ça» a été mon cadeau de douzième anniversaire…!), et je me disais qu’encore aujourd’hui, il devait y avoir des jeunes dans cette situation.»
«En somme, je voulais rejoindre certains lecteurs qui ne sont pas nécessairement attirés par les romans réalistes, tout en me faisant plaisir avec une histoire sanglante.»
Est-ce que le contexte particulier que nous traversons présentement avec la COVID-19 et ses conséquences sur notre quotidien a freiné ton inspiration comme auteur – comme ça a pu être le cas pour de nombreux créateurs – ou, au contraire, cela a nourri ton inspiration pour ta série Infectés?
«Le 2e tome devait originalement paraître le 8 avril, alors il était entièrement écrit avant les évènements. Il est d’ailleurs assez ironique que la sortie d’un roman intitulé Infectés ait été repoussé par un virus…»
«Mais pour répondre à la question, télétravailler tout en m’occupant de mes jeunes enfants a entièrement freiné mon inspiration (ou du moins, si j’avais encore des idées, je n’avais ni le temps ni l’énergie de les coucher sur papier). Bref, en ce moment, je suis quatre mois en retard sur mon prochain manuscrit que j’aimerais voir paraître à l’automne 2021, ahah.»
Si tu avais carte blanche, tous lieux et toutes époques confondues, quel.le auteur.e de romans fantastiques ou d’horreur aimerais-tu inviter chez toi pour un souper animé, de quoi parleriez-vous, et pourquoi?
«J’irais avec Stephen King. Si je me fie à ses coups de gueule sur Twitter et à son amour de la musique, je crois qu’on aurait beaucoup à jaser, et le personnage en soi m’apparaît fort sympathique. Il pourrait aussi m’expliquer comment il fait pour écrire des romans fleuves, ahah.»