LittératureDans la peau de
Crédit photo : Julie Artacho
Jeanne, c’est un plaisir de faire ta connaissance! Selon nos sources sûres, tu es conseillère en acquisition de talents dans le domaine de la cybersécurité. Peux-tu nous expliquer brièvement quelles sont tes responsabilités au quotidien, et quelles sont les qualités requises pour être un as dans cette profession?
«Mon quotidien professionnel est très loin de l’univers littéraire! Je collabore avec une quinzaine de gestionnaires pour les accompagner dans leurs besoins de recrutement pour les postes en cybersécurité. Je fais des prises de besoin avec eux pour définir les bonnes descriptions de tâches et les profils clés à cibler, je tri les CV, fais de la chasse de tête et mène les premières rondes d’entrevues avec les candidat∙e∙s qualifié∙e∙s.»
«C’est un travail qui requiert un excellent sens du service client pour bien servir le gestionnaire qui recrute autant que les candidat∙e∙s en processus d’entrevue. Il faut aussi avoir une bonne gestion des priorités et aimer le contact humain, car on parle à beaucoup de gens!»
Et dis-nous, ton feu intérieur pour les Lettres, est-ce qu’il chauffe en toi depuis longtemps déjà? On serait curieux de connaître le moment où la littérature a fait son entrée dans ta vie – et dans ton cœur.
«J’adore lire depuis toujours! Mes premiers coups de cœur ont été avec la maison d’édition La courte échelle. J’ai entre autres dévoré tous les romans de Sonia Sarfati et de Chrystine Brouillet!»
«En ce qui concerne l’écriture, j’ai commencé la tenue d’un journal autour de mes 10-11 ans. Ça m’a entre autres permis d’extérioriser mes émotions de pré-ado en toute liberté. Par la suite, c’est devenu un refuge réconfortant.»
«Encore aujourd’hui, j’écris pratiquement toutes les semaines, pour me remémorer des moments marquants ou pour coucher les sentiments qui m’habitent sur papier.»
Le 16 août, les Éditions Hurtubise ont fait paraître Jouer à la cachette, ton tout premier roman. Raconte-nous donc ce qui t’a motivé à te lancer dans l’écriture de cette œuvre de fiction à la fois réaliste et tendre, drôle et touchante, et à travers laquelle on découvre Ève, une jeune adulte nouvellement Montréalaise, qui va s’ouvrir «à une réalité qui la bouscule, la change, la fait grandir». On ajouterait: une réalité qui va finir par la faire sortir de sa cachette, en somme!
«L’écriture de Jouer à la cachette est un projet qui a vu le jour par itérations. D’abord, pendant la pandémie, il y a eu un certain ralentissement à mon travail. J’ai alors commencé à publier des brefs billets d’humeur sur mes médias sociaux. Après plusieurs billets et des retours positifs et enthousiastes de mon entourage face à mon écriture, j’ai décidé de me lancer et de jouer le tout pour le tout!»
«L’histoire d’Ève s’est présentée naturellement à moi, car elle s’inspire beaucoup de mon propre parcours. J’étais portée par le désir d’écrire un roman de passage à l’âge adulte que j’aurais moi-même aimé lire comme jeune femme, et que je laisse aussi, en quelque sorte, en lègue à ma fille de 6 ans, Juliette qui – je me croise les doigts! – le lira sûrement d’ici quelques années.»
Par curiosité, pourquoi avoir choisi «d’asseoir» les fondations de cette histoire dans le contexte des années 1990? Notre petit doigt nous dit que tu avais peut-être envie d’éloigner les réseaux sociaux et tous leurs effets – positifs comme négatifs – du quotidien de tes personnages, est-ce que ça se peut? Explique-nous donc ce choix, on est curieux!
«Vous avez vu juste! Le fait de retourner dans le temps permet d’éviter les médias sociaux et, à mon avis, laisse place à une plus grande authenticité dans les rapports humains. C’était aussi une manière d’amener un vent de nostalgie au récit et de revisiter des petits souvenirs feel good, par exemple, les Spice Girls, le papier à lettres, les conversations au téléphone fixe, les Pogs, les parties de ballon chasseur dans la cour de récré, etc.»
Et alors, est-ce que cette première expérience à titre d’autrice t’a donné l’élan nécessaire pour l’écriture d’un second livre, ou encore – et c’est une idée qu’on lance dans l’univers, juste comme ça – pour une suite des aventures d’Ève, qui sait?
«Eh la la! Grosse question! Disons qu’il y a déjà un deuxième manuscrit en cours de route – ça reste entre vous et moi, hein! – mais qui s’enligne davantage vers le spin-off. Plus concrètement, j’ai envie de creuser les histoires des amies d’Ève, Maryline et Joanie, afin de leur donner une voix, de parler de leurs préoccupations, de leurs défis et de leur réalité à elles.»
«Pour ce qui est de la suite des péripéties d’Ève, ce n’est pas dans les plans pour l’instant, mais je ne ferme pas la porte! Je serais la première curieuse de découvrir ce qu’il advient d’elle et de Simon dans le futur… :)»