LittératureDans la peau de
Crédit photo : Martine Doyon
Caroline, tu es mère de 3 enfants, et tu es également auteure, blogueuse, guide de safari famille en Tanzanie et travailleuse sociale dans le réseau de la santé. On s’imagine bien que tu as eu la piqûre du voyage bien jeune! C’est à quel moment que tu as décidé de te lancer et de partir à l’aventure? Raconte-nous ça!
«Dès l’adolescence, je suis allée vivre dans une famille du nord de la France pour une toute première fois. Je me suis immédiatement sentie bien en contexte d’immersion culturelle. Toutefois, mon premier vrai choc culturel s’est avéré être mon long séjour au Mali lors d’un stage professionnel au collégial. Là-bas, j’ai compris que je n’avais encore rien vu! La culture, les odeurs, les saveurs, la langue… tout était si différent. Cela m’a fasciné de perdre tous mes repères!»
«Même le croissant de lune se dessine différemment dans le ciel vu de cette partie du monde. Je suis revenue bouleversée. Depuis ce jour, je répète que, pour moi, l’Afrique fut un aller-simple. Une partie de moi s’y trouve toujours et, chaque jour de ma vie, je rêve d’y retourner. Par chance, j’ai des opportunités pour actualiser ce besoin viscéral.»
Tu as fondé, en 2011, ton blogue Maman Globe-trotteuse, où tu y racontes tes récits de voyage, en solo ou en famille, à travers les 6 continents et 40 pays que tu as parcourus depuis ces dernières années. Qu’est-ce qui t’a motivé à tenir ce journal de bord, aujourd’hui suivi par plus de 9 500 personnes uniquement sur Facebook?
«Dès ma première grossesse, on m’a annoncé que je ne pourrais plus voyager. Trop d’obstacles: un bébé, les finances, le boulot, etc. Je n’ai pas voulu y croire et j’ai décidé de faire à ma tête. Mes trois filles parcourent le monde avec moi. Elles ont appris à patiner en Russie, à marcher en Espagne, à nager dans les Caraïbes et elles ont débuté la maternelle à Bali.»
«Et c’est notre aventure en Indonésie qui a donné naissance au blogue. J’ai tout de suite reçu de nombreux témoignages qui m’ont signifié à quel point c’était inspirant! Une maman qui ose sortir des sentiers battus! (mon mari est présent dans ma vie, mais peu sur le blogue, à sa demande).»
«Imaginez, certaines mamans m’ont même dit avoir débuté leurs propres escapades suite à la motivation et aux astuces dénichés sur mon blogue. Ce n’est pas rien! Aujourd’hui, neuf ans plus tard, je peux fièrement dire que de nombreuses femmes ont gagné en confiance après avoir lu nos aventures. Parce que, oui, cela se peut fort bien de combiner marmots et international. Go!»
En tant que passionnée d’écriture, il était tout naturel que tu publies un livre inspiré de tes aventures à l’international. Justement, en avril 2017, tu dévoilais Globe-trotteuse, tome 1: aller-simple pour l’Afrique, un roman-récit inspiré de tes aventures africaines. Et voilà que le 15 juillet tu nous as présenté le tome 2 des aventures de Carlie, avec Une année à Bali. Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de romancer en quelque sorte tes expériences de voyages?
«J’écris depuis toujours, mais ce qui m’intéresse, c’est partager, faire découvrir et surprendre. Choquer parfois. Les voyages sont l’occasion idéale pour accumuler les péripéties, les moments émouvants ou troublants. Les mettre en scène me permet non seulement de ne pas les oublier, mais également de répondre à ma soif de pousser ma réflexion.»
«Un exemple, Une année à Bali semble un délicieux récit sur une aventure asiatique au premier abord, mais se révèle une histoire empreinte de réflexions qui vous arrivent dans le détour. J’y aborde des thématiques telles que les rapports sociaux de sexe, le tourisme de masse, et ses déboires pas chics du tout, la cause environnementale, et le rythme de vie effréné qui nous pousse à bout. Ce qui m’importe, c’est que le lecteur, à un moment ou à un autre, se pose la question: Qu’est-ce que je ferais moi à la place de Carlie?»
Dans ce plus récent livre, on apprend que la vie de ta protagoniste Carlie (est-ce un diminutif de Caroline… par hasard?!) a été solidement chamboulée depuis son retour d’Afrique, comme si elle n’arrivait pas à tenir en place… De fait, son souhait sera de retourner immédiatement et que ça saute «dans ses valises» pour aller séjourner, en compagnie de James et de leurs deux fillettes, à Bali pour… un an! Parle-nous de ce qui t’a motivé à placer tes personnages au cœur de la jungle indonésienne et de ce qui attend nos lecteurs dans ce nouveau chapitre.
«Ohhh! Touché. Oui, Carlie est bien le diminutif de mon prénom (Bravo! Personne n’avait encore osé relever ce détail). En fait, lorsque je signe, les lettres vaseuses de Caroline donnaient Carlie, c’est donc ce qui m’a donné l’idée…»
«Pourquoi Bali pour ce deuxième roman? De un, parce que j’avais accumulé assez de matériel authentique pour pouvoir raconter une histoire. En famille, nous y avons vécu et, comme vous le savez, j’adore m’inspirer de ce que j’ai eu l’occasion de constater par moi-même. Mes lecteurs m’en font le commentaire et apprécient cette véracité du récit, semble-t-il.»
Avec le contexte actuel que l’on connaît avec la COVID-19 et ses ravages à travers le monde, on se doute bien que la maman globe-trotteuse en toi ne pourra peut-être pas aller parcourir le monde cette année. Quels sont tes plans d’escapades pour 2020 et, pendant qu’on y est, aurais-tu deux-trois suggestions de sorties à nous proposer?
«Ah, ah, ah. Vous croyez que je vais cesser de parcourir le monde? Nan. Impossible. Des aventures nous attendent partout, il ne faut pas l’oublier. Voyager, découvrir est un mode de vie. Une façon d’envisager ma raison d’être. Donc, on compte les dodos avant de prendre l’avion pour nulle autre que la magnifique région de Banff, en Alberta (oui, c’est ouvert au tourisme, oui on est assurés, oui, il est possible de prendre l’avion ou un transport en commun de façon sécuritaire, oui les enfants sont de la partie). J’ai toujours voulu rencontrer un sasquatch, cette créature mythique. Imaginez l’histoire à raconter! ;)
Mes suggestions, pour vous, si vous souhaitez ponctuer votre été d’un peu d’insolite (je vous le dis, c’est possible, c’est un mode de pensée):
- Faites un truc EXTRAORDINAIRE. Fou. Exemple, invitez votre dulcinée à prendre le thé au Château Frontenac, allez coucher en camping sauvage sur une île déserte, sautez dans un hélicoptère pour un tour de ville.
- Faites un truc qui donne des frissons dans le dos (oui, ayez peur!) Une via Ferrata, partez en rafting entre amis, ou encore essayez la méga glissade du Village Vacances Valcartier (j’aurais tout donné pour redescendre!)
- Découvrez une autre culture: le tourisme autochtone est bien vivant et vous offre une panoplie d’activités, comme aller manger dans un restaurant exotique, visiter St-Élie de Caxton (hi, hi, oui ça compte pour une autre culture!)»