LittératureCroisée des mots avec
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Mylène, on est très heureux de faire ta connaissance! Alors, il semblerait que ta passion pour les mots et la culture, cette grande richesse qui nous fait tant vibrer nous aussi, brûle en toi depuis toujours! Plus exactement, c’est au secondaire, lorsqu’un de tes professeurs t’a suggéré d’écrire pour le journal étudiant, que ce talent qui sommeillait en toi s’est réveillé pour vrai. Raconte-nous la genèse de cette passion et comment ton rapport à l’écriture a évolué depuis.
«Il y a des situations qui se présentent à nous et qui forgent la suite de notre parcours. J’avais déjà une passion pour les histoires et l’écriture. Je me souviens des piles d’albums que ma mère et moi allions chercher à la bibliothèque et des petites histoires que j’écrivais dans mes cahiers pendant que ma sœur jouait au soccer… J’ai même écrit mon premier “roman” au primaire. J’avais dessiné la page couverture et imité la maquette des romans de La courte échelle!»
«Mais c’est vrai que c’est au secondaire, lorsqu’un professeur m’a approché pour écrire un article dans le journal étudiant, que l’écriture a été envisagée plus sérieusement. C’est alors devenu clair pour moi: je voulais vivre de ma plume. Je ne savais pas encore comment, mais je le savais intrinsèquement.»
«Au fil des années, ça a pris diverses formes: j’ai voulu devenir journaliste culturelle, j’ai donc participé à quelques blogues, j’ai fait mes études en communication et, à un moment donné, j’ai tout simplement foncé et je me suis lancée dans l’écriture de mon premier roman Pourquoi pas?»
Justement, on peut dire, même, que ta vocation comme autrice était déjà en voie d’être révélée au grand jour, car tu étais depuis longtemps habitée par une histoire qu’à être couchée sur papier. C’est ainsi que ton roman, Pourquoi pas?, paru dans la collection 14/18 des Éditions David, a trouvé son écho chez un public d’adolescents. Pourquoi ce récit, «qui prouve que même si tout nous sépare, l’amour peut unir», t’occupait tant l’esprit? Bien sûr, résume-nous les grandes lignes, car on a assurément des lecteurs et lectrices qui ne l’ont pas lu encore!
«L’histoire de Pourquoi pas? coulait dans mes veines depuis des années, puisqu’il s’agit de la mienne, celle d’une adolescente atteinte de dystrophie musculaire qui se déplace en fauteuil roulant et qui souhaite vivre sa liberté, comme toutes les autres. Bien sûr, je tiens à préciser qu’il s’agit d’une autofiction qui entremêle à merveille ce qui est arrivé et ce qui aurait très bien pu arriver.»
«Avec ce roman, je voulais montrer que, peu importe notre situation, nous avons tous les mêmes besoins et les mêmes désirs; seule notre réalité diffère. Pourquoi pas?, c’est avant tout une histoire de road trip et d’amitié. Après un rendez-vous médical où un médecin lui balance abruptement «Veux-tu vivre?», Myriam, âgée de 17 ans, décide de tout miser pour vivre le voyage dont elle rêve depuis si longtemps. Avec son vieux chauffeur d’autobus et ses amis, elle part pour la première fois sans ses parents pour vivre quelques jours de liberté. Une épopée qui lui réserve de nombreuses surprises et qui lui prouvera que même si sa vie est différente, elle est tout aussi savoureuse.»
«C’est vraiment une histoire qui me tient à cœur. Juste à en parler, je repense à cette folle aventure que j’ai vécue environ au même âge, et je suis heureuse de voir que les jeunes lecteurs s’y retrouvent.»
On te l’avoue: des sources sûres nous ont révélé, dans un ton de confidence propre aux secrets les mieux dissimulés, qu’un nouveau roman signé Mylène Viens était en voie de paraître à l’automne 2024! C’est vrai, ça? Et si on osait te demander de nous en dire plus, juste un peu plus, tu accepterais? Dis oui, dis oui!
«Les murs ont des oreilles… Vos sources ont vu juste!»
«Un nouveau roman pour adolescents est en route et devrait paraître dans les prochains mois. J’ai vraiment très hâte de pouvoir vous en parler plus longuement, mais je peux déjà vous dire qu’il est encore question de vivre ses rêves et de suivre ses élans, même si tout semble jouer contre nous. Et cette fois, le personnage n’est pas inspiré de ma réalité et ne se déplace pas en fauteuil roulant! Parce que nous avons tous des obstacles à surmonter et qu’il faut apprendre à suivre notre cœur, même si notre tête nous dit que c’est risqué.»
«C’est un livre qui, je l’espère, saura inspirer les lecteurs et leur donner le courage de suivre leurs rêves et leurs passions.»
Malgré le fait évident que la langue anglaise prédomine dans un pays aussi vaste que le Canada, qu’on se le dise, la littérature franco-ontarienne a toute sa légitimité dans le milieu littéraire francophone, bien sûr au Canada, mais aussi à travers toute la francophonie. Aurais-tu la gentillesse de nous présenter trois auteurs ou autrices de l’Ontario français et leurs œuvres, afin de donner un bel avant-goût de nos talents francophones à nos lecteurs et lectrices?
«Plusieurs noms me viennent en tête!»
«Personnellement, je raffole de l’autofiction, donc j’ai été rapidement séduite par la grande et regrettée Marguerite Andersen. À travers tous ses romans, notamment De mémoire de femme et La mauvaise mère, elle nous fait voyager avec elle sur plusieurs continents et nous raconte sa vie avec authenticité et sincérité.»
«Les œuvres de Marie-Thé Morin m’ont également beaucoup plus, notamment Errances, le premier volet d’une trilogie fantastique. C’est un roman où la voix de deux personnages à la croisée des chemins s’entrelace et où les notions d’espace-temps sont mises de l’avant avec humanité. J’ai vraiment très hâte de lire la suite!»
«Finalement, je vous suggèrerais les œuvres de Didier Leclair, que j’ai découvert en 2017 avec Le bonheur est un parfum sans nom et qui reste un roman coup de cœur. Il a récemment réédité l’un de ses premiers romans, Toronto, je t’aime, que j’avais également beaucoup aimé, et je vois qu’il vient de publier Le prince africain, le traducteur et le nazi que j’ai hâte de découvrir.»
Le 20 février prochain, à 19 h, tu seras la sixième invitée de l’animateur Hugues Beaudoin-Dumouchel à l’occasion de la causerie littéraire gratuite Croisée des mots, présentée par l’AAOF et la Bibliothèque publique d’Ottawa (BPO). Chaque mois, via la plateforme Zoom, les amateurs et amatrices de littérature franco-canadienne découvriront, en direct de leur chez-soi, de nouveaux visages de l’Ontario francophone. Qu’aurais-tu envie de dire, comme mot de la fin, pour convier le public à cette rencontre-discussion d’une heure?
«Je vous invite, bien humblement, à venir discuter écriture, littérature et création avec moi le 20 février prochain. Installez-vous avec un bon verre et osez venir me poser les questions les plus crunchies.»
«Parce qu’un.e écrivain.e n’est rien sans ses lecteurs, j’ai bien hâte de vous rencontrer virtuellement et de discuter avec vous.»