Littérature
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«Madame B» de Sandrine Destombes
Il y a un moment déjà qu’il trônait sur mon étagère et son tour est finalement arrivé! Madame B est peut-être ma première immersion du côté d’Hugo Thriller, mais ce n’est pas le premier roman de Sandrine Destombes, une auteure parisienne dont le nom n’avait pas encore éveillé ma curiosité. En réalité, c’est son septième thriller à paraître, et on m’a promis que Les jumeaux de Piolenc, roman grâce auquel elle a remporté le Prix VSD RTL 2018, vaut le détour.
Dans ce thriller, on apprivoise Blanche Barjac, une nettoyeuse de profession. En réalité, c’est une femme de ménage, mais pas au sens où vous l’entendez. Son quotidien, c’est le nettoyage de lieux où le sang a coulé. Et ses clients – des malfaiteurs, des tueurs à gages et des meurtriers récidivistes – ne lésinent pas sur les moyens pour que Madame B efface d’un coup de balai les traces de leurs vices et de leurs pulsions meurtrières.
Or, un jour, Blanche devient «l’arroseuse arrosée» alors que le Limier, son «premier client d’importance à lui faire confiance», l’accuse d’avoir manqué à son devoir. Entre-temps, Adrian, son beau-père qu’elle considère comme son mentor, son repère dans la vie, disparaît sans laisser de traces, alors qu’on la fait chanter en essayant de l’inculper pour des crimes qu’elle dit n’avoir pas commis. Mais est-elle si «blanche» comme neige que ça, Madame B?
Pour une première glissée dans l’univers de Sandrine Destombes, je m’en relève plutôt enthousiaste et diverti. L’amateur de sensations fortes en moi a surtout eu un coup de cœur pour le sens du suspense de l’auteure et la cascade de coups de théâtre qui ont défilé sous mes yeux, et qui m’ont donné la dose d’adrénaline nécessaire pour me rendre jusqu’à la dernière page.
Un thriller qui suit une trame narrative simple, mais qui s’avère un plaisir efficace pour qui cherche à assouvir sa dose d’adrénaline.
Appréciation: ⭐⭐⭐⭐
Hugo Publishing, collection Hugo Thriller, 333 pages, 29,95 $.
«Le plongeur» de Minos Efstathiadis
Ce court roman d’à peine 200 pages m’a donné l’impression que j’allais le terminer en quelques heures. Mais je me suis solidement mis le doigt dans l’œil! En vérité, ma lecture s’est échelonnée sur plusieurs jours, et j’ai peiné à me rendre jusqu’à la dernière page. Ainsi, je reviens de mon expédition jusqu’à Kamarèse, un coin idyllique du Péloponnèse, un peu amer et déçu par le voyage.
Dans Le plongeur, j’ai fait la découverte de Chris Papas, un détective privé de Hambourg, d’origine allemande et grecque, qui n’a pas l’air d’avoir toutes les lumières allumées à l’étage. Celui-ci va recevoir la visite d’un homme quasi centenaire qui l’implorera de prendre en filature une jeune femme durant 48 heures. Papas accepte à contrecœur le contrat, même s’il aurait espéré avoir plus de détails sur les motivations de son client.
Sa surveillance – douteuse, je dois le dire! – le mènera de l’autre côté du mur de la chambre 107 dans un hôtel bas de gamme, là où sa suspecte s’est enfermée. Mais devinez quoi… Papas s’endormira comme un pauvre type. Le lendemain, son client – oui oui, l’homme très âgé! – est retrouvé pendu dans ladite chambre 107, et les inspecteurs retrouvent la carte d’affaires de Chris Papas dans l’une des poches du macchabée. C’est de cette manière que notre joueur étoile devient le suspect numéro un dans cette drôle d’affaire. Bravo champion!
Pardonnez mon ironie, mais on m’a quand même vendu du rêve en quatrième de couverture! Au final, j’ai seulement apprécié l’entrée en matière, lourde de belles promesses, mais c’est tout. Je n’ai jamais réussi à m’attacher au protagoniste – j’avoue même qu’au fil des chapitres j’ai fini par éprouver un malin plaisir à le regarder se mettre les pieds dans les plats…
Qu’à cela ne tienne, préparez-vous à une virée au cœur d’une histoire de trahisons et de meurtres chaotique et peu excitante, et n’espérez pas de grands coups de théâtre, car vous les attendrez longtemps.
Appréciation: ⭐⭐
Actes Sud, collection Actes Noirs, 206 pages, 39,95 $.
«La geôle des innocents» d’Ensaf Haidar
Vous le saviez qu’Ensaf Haidar est en fait la femme de Raif Badawi, cet auteur et blogueur emprisonné en Arabie saoudite depuis dix ans? Son châtiment, que j’oserais qualifier de barbare et moyenâgeux, est d’une injustice sans borne.
Désormais Canadienne et Sherbrookoise de cœur, Ensaf Haidar, qu’on a eu la chance d’interviewer récemment, vit au Québec depuis une décennie maintenant, entourée de ses trois enfants, avec l’espoir que son mari les rejoigne incessamment. Évidemment, cette expérience traumatisante l’a incitée à prendre la plume, et après avoir raconté son combat pour la libération de son mari, elle livre ici son premier roman de fiction aux Éditions de l’Archipel.
Dans La geôle des innocents, on se retrouve en huis clos avec Rachwan et Râm, deux travailleurs étrangers qui vont avoir le malheur de croiser la route de la police des mœurs, après avoir supposément enfreint les règles du Royaume. Ils goûteront bien vite à l’horreur de l’incarcération dans le centre pénitentiaire de Briman, à Djeddah, et ils devront se tailler une place là où chacun essaie d’asseoir son autorité…
Ce court roman, qui n’a rien d’un thriller, risque de vous faire perdre haleine, car la lourdeur de son propos – à l’opposé des valeurs prônées en Occident – va vous faire réaliser toute l’horreur à laquelle plusieurs ont goûté en Arabie saoudite. Personnellement, c’est le récit de Rachwan qui m’a davantage touché, car on s’attache vite à cet humain sincère et vrai – auquel l’auteure accorde une plus grande importance d’ailleurs – mais qui a eu le «malheur» de vivre une liaison illégitime aux côtés d’une femme avec laquelle il n’était pas marié.
Ensaf Haidar, qui brosse ici un portrait dur mais vibrant de réalisme de la vie en prison, a fait le choix de multiplier les voix narratives dans ce court roman, ce qui a eu pour effet, à mon humble avis, de rendre le récit de Râm plus secondaire, et ceux de Sifa et Khaled, plus superficiels.
En somme, cette lecture vous ouvrira une fenêtre sur une réalité qui, malheureusement, existe bel et bien à des milliers de kilomètres de nous. Mais son propos risque de vous faire chavirer plus que l’histoire en elle-même.
Appréciation: ⭐⭐⭐
Éditions de l’Archipel, 201 pages, 28,95 $.
«Flots» de Patrick Senécal
Patrick Senécal, c’est mon Stephen King québécois. De fait, j’attends chaque année sa nouveauté avec la même impatience qu’un enfant qui espère déboucher ses cadeaux un 25 décembre. Mais ce qui me plaît davantage avec Senécal, c’est qu’à l’inverse de King, lui il a toujours su garder le cap sur son genre de prédilection – l’horreur, toujours un peu gore – et c’est pourquoi il peut toujours me compter parmi ses fidèles depuis la nuit des temps (j’exagère, mais vous comprenez l’idée!
Tout récemment, les Éditions Alire dévoilaient la couverture de Flots – une illustration signée Jeik Dion, le même acolyte qui l’a accompagné dans sa relecture d’Aliss en format BD – où l’auteur s’est donné tout un défi: entrer dans la tête d’une fillette de huit ans pour raconter dans ses mots l’horreur d’une histoire familiale qui vous hantera longtemps. Laissez-moi vous conter l’essentiel…
Florence Roberge a décidé, à la suggestion de mononcle Hubert, de commencer un journal intime pour raconter ses états d’âme, son quotidien avec papa et maman, et ses chicanes de cour d’école. Une façon comme une autre de mettre des mots sur ce qui pèse sur son cœur d’enfant. Mais au fil des pages, j’ai compris que quelque chose clochait. Est-ce parce que Florence semble un brin insensible au décès de sa grand-maman? En même temps, c’est juste une enfant. Peut-être est-ce parce qu’elle regarde trop de films d’horreur sanglants avec sa maman? Possible. Mais le fait qu’elle raconte que son papa frappe sa maman et que ça la fait chier, «parce que c’est moins le fun dans la maison», là il y a décidément quelque chose qui ne tourne pas rond…
Le défi était de taille pour Senécal, non seulement parce qu’il s’est «attaqué» à un sujet sensible – un drame familial comme il y en tant de nos jours – mais parce qu’il l’a raconté de la bouche d’une fillette de huit ans. Ce que j’ai trouvé dommage, car autrement l’histoire de Florence est épouvantablement horrifiante, c’est le fait que l’équipe éditoriale, dans un souci d’assurer une meilleure lisibilité, ait décidé de corriger le plus de fautes d’orthographe possible, pour ainsi éviter de rendre la lecture périlleuse.
Justement, j’aurais apprécié trouver plus de coquilles, car mon sentiment d’être ce témoin voyeur qui lit par-dessus l’épaule de Florence n’aurait été que plus exacerbé. Après tout, un enfant n’a pas forcément 100% dans toutes ses dictées.
Appréciation: ⭐⭐⭐⭐1/2
Éditions Alire, 365 pages, 27,95 $.
«Si ça saigne» de Stephen King
Comme j’ai laissé entendre que l’élève (Patrick Senécal) surpassait le maître (Stephen King) en matière d‘histoires d’horreur, j’en profite pour sceller mon jugement en vous offrant mon appréciation de Si ça saigne (If it bleeds), le plus récent recueil de nouvelles du «King» paru chez Albin Michel. J’avais conservé un bon souvenir de Nuit noire, étoiles mortes, en particulier pour 1922, donc mes attentes étaient élevées!
Le seul hic, c’est que je suis resté avec un goût amer en bouche après ma lecture de L’outsider, roman que j’ai trouvé assez ennuyeux, et le fait d’apprendre que Si ça saigne est sa suite logique, ça ne m’a pas emballé outre mesure. Verdict? J’ai trouvé cette histoire à rallonge de près de 200 pages insipide, et en plus la finale est hyper prévisible. Attardons-nous sur les autres nouvelles si vous le voulez bien.
Le téléphone de M. Harrigan, qui ouvre le bouquin, m’a fait prendre une petite prise de conscience, mais sans plus. L’histoire – un jeune homme qui se lie d’amitié avec un sexagénaire mourant vivra la frousse de sa vie lorsqu’il comprendra que M. Harrigan, une fois mort et enterré, a laissé ouvert son téléphone portable six pieds sous terre! – n’est pas si marquante, mais le clin d’œil de l’auteur sur l’omniprésence de la technologie, qui prend (trop) de place dans nos vies, et ce, même lorsqu’on est au ciel, m’a décroché un sourire.
La nouvelle la plus touchante, c’est La vie de Chuck. On découvre Charles Krantz, ou Chuck pour les intimes, un homme d’affaires qui apprend que, malheureusement, sa vie a une date de péremption. Ainsi, on le suit jusqu’à Boston où il a été invité pour un colloque et où il vivra, sans trop l’avoir cherché, LE moment le plus intense de sa vie. Cet instant magique, comme surréel, qui restera gravé à jamais dans sa mémoire. Ce moment qui donne un sens à une existence.
Gardez vos forces pour la quatrième et dernière nouvelle, Rat, la meilleure (et la plus surprenante). Dans celle-ci, on suit Drew Larson, un apprenti auteur qui attend toujours l’idée de génie – après une seule publication dans The New Yorker – et cette étincelle, elle finit par arriver. Ça tombe bien: sa femme Lucy accepte qu’il s’isole à leur chalet familial durant une quinzaine de jours. Au fil des jours, alors que le temps se gâte, l’état de Drew, lui, dépérira, et une forte fièvre le gagnera. D’où sort ce M. Rat, qui lui proposera un souhait en échange de la vie d’un proche…? Est-il réel? Un produit de son imagination?
Je n’en dis pas plus!
Appréciation: ⭐⭐⭐
Éditions Albin Michel, 453 pages, 34,95 $.
«L’empreinte» d’Alex Marzano-Lesnevich
Si vous êtes amateur.e, comme moi, de documentaires sur des tueurs en série – je pense à celui sur Ted Bundy («Falling for a Killer») que j’ai regardé sur Amazon Prime, dur et fascinant à la fois, avec une trame sonore excellente qui donne le ton (et le frisson) – vous aurez possiblement un solide crush pour L’empreinte, d’après le titre original «The Fact of a Body, a Murder and a Memoir», sacré Prix des libraires, sélection 2020.
Ce livre d’Alex Marzano-Lesnevich n’est ni une œuvre de fiction ni un livre documentaire. C’est plutôt une longue réflexion sur une histoire tragique qui a laissé une marque indélébile, voire une empreinte dans la tête de l’auteure, au point de la pousser à méditer sur sa propre vie, notamment sur un événement clé l’ayant traumatisée enfant. C’est pourquoi notre lecture est rythmée en deux temps: d’abord, l’histoire de Ricky Langley, puis celle d’Alex Marzano-Lesnevich elle-même. Ensemble, elles suivent une trajectoire indépendante.
«[…] Comment puis-je expliquer que si j’essaie d’exhumer l’origine de cette histoire, c’est parce que je ne parviens pas à trouver une origine à ma propre vie?» Dès que j’ai lu ce questionnement, j’ai eu la révélation que j’espérais patiemment depuis le début! Car comme lecteur, je me suis demandé pourquoi l’auteure s’est intéressée à la vie et au procès de Ricky Langley, jusqu’aux motivations qui l’ayant poussé à commettre l’irréparable en 1992 – l’assassinat de Jeremy Guillory, 6 ans – au point trouver un écho avec ses propres souvenirs d’enfance?»
Je vous épargne ses raisons profondes, car ce bouquin, écrit avec justesse, comme dans un souffle, mérite d’être lu. Sa lecture vous aidera à mieux comprendre le système de justice américain et les raisons qui motivent une sentence irrémédiable comme la peine de mort. Vous y trouverez des extraits d’aveux et de procès-verbaux – le tout agrémenté d’une myriade de réflexions sur le droit à la vie, la pédophilie, la peine de mort, le pardon d’une mère, et j’en passe.
Attelez-vous, L’empreinte n’est pas un page turner et il peut vous demander de l’endurance et de la persistance, mais c’est l’une de ces (trop rares) lectures qui vous ouvrira les yeux et qui changera même votre perception de la vie (et de ses injustices).
Appréciation: ⭐⭐⭐⭐1/2
Sonatine Éditions, format poche, 432 pages, 15,95 $.
«L’heure du diable» de Patrick Bauwen
À l’été 2018, je découvrais Patrick Bauwen avec La Nuit de l’ogre, et je lui accordais la note parfaite, tellement il a eu le don de m’entraîner au cœur d’une histoire vertigineuse où mes nerfs ont été mis à rude épreuve. D’ailleurs, je l’en remercie encore à ce jour. C’est donc avec une excitation renouvelée que j’ai accueilli sa plus récente offrande, L’heure du diable.
Malheureusement, mon enthousiasme fut de courte durée. Plus l’histoire évoluait et plus j’ai peiné à m’immerger complètement, comme un baigneur qui trempe le bout du gros orteil dans une eau frisquette. Malgré un lever de rideau qui donne le ton – un psychopathe déguisé en sorcière kidnappe une femme pour lui réserver un sort archi tragique – je suis resté sur ma faim, comme si le récit n’évoluait pas dans le sens que j’aurais espéré.
Comme dans tout bon thriller qui se respecte, le protagoniste – souvent un inspecteur de police au bord de la retraite – vit avec des signes distinctifs qui le rendent vulnérable et qui l’éloignent du superhéros. Une façon comme une autre d’ajouter du réalisme à une histoire! Or, trop souvent on lui colle un stéréotype vu mille et une fois en littérature (soit il est cardiaque, soit il boite, soit il est aux prises avec d’affreuses insomnies, mais avec Chris Kovak, j’ai eu droit à toute une surprise, comme si un magicien avait dévoilé, sous son chapeau melon, une autruche au lieu d’une colombe! Voilà que Kovac, depuis ma dernière immersion, est devenu agoraphobe (!) Ainsi, il prend ses rendez-vous virtuellement avec ses patients, il ne sort plus de chez lui, et rares sont les proches qui peuvent s’approcher de lui.
L’histoire? Elle se résume rapidement. Un jour, un intrigant personnage que je surnommerai le diable – le contacte anonymement avec un message court et incisif, chargé de menaces. Quelques heures après, son père, Anton Kovak, décède tragiquement dans un accident de voiture. Chris Kovak va devoir se faire violence pour voir la lumière du jour avant d’être aveuglé par d’autres drames qui pourraient toucher ses proches (ou sa propre personne!)
Malgré la présence de Franck Penneroux, le brigadier-chef, de Batista, le commissaire, et de l’inspectrice Audrey Valenti, j’ai ressenti une baisse dans l’intensité du souffle «bauwenien», comme si l’auteur avait emprunté la mauvaise voie en cours de route. Et c’est dommage, car même si l’histoire m’a laissé perplexe, comme sur ma faim, j’ai tout de même apprécié le fait que Bauwen ait enfin pris le temps d’approfondir le portrait psychologique du Chien, un être impulsif, violent, complexe. Mais j’aurais espéré un twist plus surprenant, moins tiré par les cheveux.
Si vous aimez le style de Jean-Christophe Grangé, avec des dialogues hachés au couteau, vous apprécierez l’univers de Patrick Bauwen. Je vous suggère toutefois une plongée dans les débuts du cycle Évangile avec Le Jour du Chien, prix Polar Babelio, et sa suite, La Nuit de l’ogre, deux volets qui m’ont davantage fasciné que celui-ci.
Appréciation: ⭐⭐1/2
Éditions Albin Michel, 476 pages, 32,95 $.
«Le silence des pélicans» de J.L. Blanchard
Si vous avez eu le courage de vous rendre jusqu’ici, c’est que vous êtes friand.e de lecture, et je vous lève mon chapeau! Car j’ai le bonheur de vous présenter l’une de mes lectures coup de cœur du printemps, un premier thriller signé J.L. Blanchard, un auteur québécois que j’ai découvert cette année et qui a eu l’idée d’ajouter une pincée d’humour piquant mais bien dosée au cœur d’une enquête qui, elle, a tout d’un plat relevé!
Vous avez sûrement déjà lu un album de Tintin dans votre jeunesse, ou même récemment? Vous vous souvenez sûrement des inimitables Dupond et Dupont, ce duo d’enquêteurs qui n’ont rien d’enquêteurs, si ce n’est le costume? Avec Le Silence des pélicans, j’ai découvert Bonneau et Lamouche, un duo d’«enquêteurs» qui volent littéralement le show et qui m’ont fait penser aux célèbres personnages d’Hergé, justement parce qu’en pair, ils ont l’air encore plus cons.
À défaut d’avoir le bouton collé à l’instar de Dupond et Dupont, Bonneau et Lamouche, quant à eux, ont des personnalités totalement incompatibles. D’un côté, on a l’enquêteur «d’expérience» (ça, c’est lui qui le dit!) dont tout le monde veut se débarrasser, parce qu’il est archi nul dans ses fonctions, et de l’autre, on a le jeune écervelé qui se fout des règles, mais qui a au moins plus d’un tour dans son sac. Si je n’ai qu’un seul commentaire à formuler sur ces personnages, c’est qu’à certains moments, leur synergie pèse lourd, toujours à se rabaisser, toujours à s’obstiner, et il faut avoir la patience de les suivre dans leurs délires.
Habituellement, je ne suis pas un fan de romans humoristiques, mais ici c’est le thriller qui prédomine – j’ai d’ailleurs retrouvé tout l’arsenal nécessaire à l’élaboration d’une enquête policière qui a du panache. Et comme l’humour est subtil et tout en contrôle, je me suis laissé prendre au jeu et j’en ressors franchement bien diverti. J.L Blanchard a bien joué ses cartes et, histoire de vous garantir un maximum de plaisir, je vous épargne le résumé du livre. Avec un titre aussi mystérieux que Le silence des pélicans, ce serait dommage de vous dévoiler le punch!
Une source sûre m’a informé que J.L. Blanchard serait en processus d’écriture pour la suite des aventures de Bonneau et Lamouche. Ça, c’est une bonne nouvelle. On se dit donc à très bientôt pour la suite, et de prochaines découvertes.
Bon été!