3 bonnes raisons de découvrir le roman «Bullet Train» de l’auteur japonais Kotaro Isaka – Bible urbaine

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3 bonnes raisons de découvrir le roman «Bullet Train» de l’auteur japonais Kotaro Isaka

3 bonnes raisons de découvrir le roman «Bullet Train» de l’auteur japonais Kotaro Isaka

Du roman à l’adaptation cinématographique… il y a du suspense dans l’air!

Publié le 24 avril 2023 par Éric Dumais

Crédit photo : Tous droits réservés @ Les Presses de la Cité

Imaginez que vous passez la nuit à bord du Shinkansen, train à grande vitesse japonais, sur la ligne qui relie Tokyo à Kyoto. À son bord, une poignée de passagers de tout acabit, parmi lesquels cinq tueurs à gages aux noms plus farfelus les uns que les autres – recrutés par un éminent yakusa paqueté aux as du nom de Minegishi – et qui sont bien déterminés à mettre la main sur une valise contenant une importante rançon. Or, les missions de chacun des gangsters partiront en vrille au gré de péripéties aussi chocs, sanglantes que farfelues, propulsant l’intrigue vers un suspense à vitesse grand V. C’est ça, «Bullet Train»!

Une intrigue qui tient le lecteur en haleine jusqu’à destination

L’auteur nippon Kotaro Isaka est aujourd’hui fort d’une œuvre prolifique en matière de récits policiers, son goût accru pour l’écriture de nouvelles, de romans et de mangas lui ayant valu divers prix et distinctions littéraires depuis les deux dernières décennies.

Et ce mérite lui sied à merveille, puisqu’il a toujours eu ce talent d’imaginer une intrigue capotée qui tient le lecteur en haleine jusqu’à une finale – vous l’aurez deviné – imprévisible, et parfois même explosive. Avec Bullet Train, Kotaro Isaka n’a pas hésité à saupoudrer l’action de quelques feux d’artifice bien pétillants!

Tout part d’une tragédie: Wusaka, charmant petit garçon de 6 ans, se fait pousser par la vitrine d’un centre commercial, chute violente qui le plongera dans le coma. Son père Kimura, qui n’a pas su empêcher le responsable d’agir, n’a qu’un souhait en tête: venger son fils et tuer ce collégien qu’on surnomme Prince. De leur côté, Mandarine et Citron, hommes de main de Minegishi, ont la mission de protéger le fils du gangster, lequel a été victime d’un kidnapping, en plus de ramener la valise contenant la rançon. Et en parallèle, Coccinelle a pour sa part la mission de dérober ladite valise au duo «d’agrumes» afin de donner un motif au chef des Yakuzas d’enfin se débarrasser de la paire.

Mais évidemment, rien ne se déroulera comme prévu…

Je vous le dis: l’action en vase clos à travers les wagons du Shinkansen offre le cadre parfait pour une intrigue qui n’offre aucun répit!

Pour les intéressé ∙e ∙s, tous les livres de l’auteur nippon n’ont pas forcément été traduits en français, mais il vous est possible de mettre la main en librairie sur quelques-uns de ces titres, dont La mort avec précision, La Prière d’Audubon et ses mangas Le prince des ténèbres et Waltz!

Des personnages hauts en couleur qui ajoutent une pincée d’humour frais au récit

L’autre grande force de Kotaro Isaka, c’est d’avoir imaginé des personnages – dire qu’ils sont plus vrais que nature ne serait pas tout à fait juste! – caricaturaux qui n’ont pas froid aux yeux ni peur du ridicule, oh non!

Kimura est peut-être le moins cocasse de la gang, car sa tendance à l’alcoolisme, couplée à son irresponsabilité en tant que père, font de lui un être plutôt taciturne et un brin éméché.

Mandarine et Citron, ce sont définitivement les deux clowns. On dit d’eux qu’ils sont frères jumeaux, même si, physiquement, ils ne se ressemblent pas du tout, et si le premier est un adepte de littérature de la trempe de Dostoïevski, l’autre voue une passion sans commune mesure à une émission jeunesse ringarde, Thomas et ses amis! Leur amitié est à l’instar des deux fruits qui composent leurs noms, c’est-à-dire mi-sucrée et mi-aigre.

Prince, c’est le grand méchant loup de l’histoire! Sous ses habits de collégien inoffensif au visage d’ange se cache un préadolescent méchant, vicieux et sans pitié. Au contraire des autres personnages qui doivent ramener la fameuse valise, s’il est présent dans le Shinkansen, c’est pour une tout autre raison. Je vous laisse la surprise intacte!

Frelon, c’est le personnage mystérieux de l’histoire. Celui dont on ne connaît pas l’identité. Et ce n’est pas pour rien qu’il se voile ainsi, puisqu’il est connu pour assassiner ses cibles en deux temps trois mouvements. Sa technique? L’empoisonnement, rien de moins.

Loup, il n’a pas une grande durée de vie dans ce récit, sa mission n’a aucun point en commun avec celle des tueurs à gages qui travaillent pour le compte de Minegishi, mais il a soif de vengeance, et s’il y a bien quelqu’un qui va payer pour le meurtre de sa femme, c’est…

…Coccinelle! Celui qui opère en solo et qui doit voler la valise que Mandarine et Citron doivent ramener à Minegishi. En réalité, il ne la joue pas si solo que ça, car dans ses oreillettes, il est guidé par la voix douce mais autoritaire de Maria, qui lui dicte les ordres. C’est qu’il y a une savante hiérarchie chez ces gangs de malfrats!

D’ailleurs, savez-vous qui interprète le rôle de Coccinelle dans l’adaptation cinématographique de Bullet Train? Brad Pitt, rien de moins!

Bullet Train au grand écran: un blockbuster plutôt fidèle au récit original

Sortie en 2022, l’adaptation cinématographique du roman de Kitaro Isaka, d’après une réalisation de David Leitch (John Wick, Atomic Blonde) met en scène une brochette d’acteurs tout aussi colorée que les personnages: Brad Pitt (Coccinelle), Joey King (Prince), Aaron Taylor-Johnson (Mandarine), Brian Tyree Henry (Citron), Andrew Koji (Kimura), Zazie Beetz (Frelon) et Michael Shannon (Mort blanche alias Minegishi), pour ne nommer que ceux-ci.

Même Ryan Reynolds, Channing Tatum et Sandra Bullock font une apparition aussi brève qu’un clin d’œil! Ne vous en faites pas: je ne vous divulgâche rien, puisque leurs noms sont inscrits au générique. Mais je vous laisse deviner par vous-mêmes qui ils interprètent!

Ainsi, ce film de plus de deux heures, au budget de 85 900 000 $ US, est terriblement efficace. Et le scénario de Zak Olkewicz et de Kotaro Isaka lui-même rend bien justice au roman, sans adopter trop de virages sinueux.

Oui, il y a plusieurs digressions ici et là, mais ces dernières ouvrent de nouvelles perspectives que j’ai trouvé tout aussi intéressantes, et ce choix scénaristique a même permis de garder quelques personnages en vie, contrairement à l’histoire originale, davantage sans pitié, ce qui est tout de même une bonne nouvelle en soi, vous ne trouvez pas?

Aussi, je dois dire que la direction photo est particulièrement réussie, puisque l’attention aux détails et l’éventail de couleurs qui crèvent l’écran offrent un tableau d’ensemble ultra japonisé et cartoonesque! On s’y croirait presque!

Voilà, j’espère vous avoir donné envie de monter à bord du Shinkansen à votre tour… mais attention, c’est à vos risques et périls, car certains des passagers sont bien gaffeurs!

La traduction française de Bullet Train est disponible en librairie aux Éditions Les Presse de la Cité depuis 2022 et le long métrage éponyme est disponible pour les abonnés de Prime Video. Et alors, qu’en avez-vous pensé, vous?

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