CinémaCritiques de films
Crédit photo : Festival Fantasia
Présenté à Montréal dans le cadre du festival Fantasia, The Visit impressionne d’abord par la multitude de ses points de vue. D’un ingénieur spatial de la NASA à un théologien, en passant par une porte-parole du gouvernement britannique, un spécialiste juridique, un officier militaire haut gradé, un exobiologiste, un expert en communication interstellaire, une docteure en psychologie sociale et différents membres de l’UNOOSA (United Nations Office for Outer Space Affairs – oui, ça existe vraiment!), les divers érudits interrogés forment un panel fascinant. Ayant tous accepté de jouer le jeu de la simulation, ces derniers sont appelés à s’exprimer et à agir, en toute sincérité, comme ils le feraient dans l’extraordinaire éventualité où de véritables étrangers intersidéraux débarqueraient chez nous.
Le documentaire démarre de belle façon, introduisant tour à tour ses différents intervenants qui, en s’adressant directement à la caméra comme s’il s’agissait de l’extraterrestre lui-même, questionnent ce dernier sur son origine, ses intentions sur Terre, ses facultés intellectuelles («How do you think?»), émotionnelles («What makes you happy?») ou même morales («Do you know what is good and what is evil?»). Entrecoupées d’imagerie puissante et souvent surréelle évoquant la vie humaine sous toutes ses facettes, les entrevues sont fondées sur des notions intéressantes, mais s’avèrent plus souvent philosophiques et spéculatoires que véritablement scientifiques. Voilà pourquoi, au final, on n’y apprend pas grand-chose.
L’idée était certes prometteuse, mais The Visit ne fait qu’effleurer la surface d’un sujet qui, pourtant, offrait tant d’avenues possibles qu’on aurait probablement pu (ou dû?) en faire une télésérie documentaire à la Cosmos: A Spacetime Odyssey. Malheureusement, sa grande qualité technique et le brin d’humour qu’y a incorporé son réalisateur ne suffisent pas pour contrebalancer les trop nombreuses et soporifiques longueurs dont il est parsemé. Madsen flirte avec un concept captivant, mais ne fournit que très peu de réponses aux questions qu’il soulève, stagnant plutôt sur des discussions existentielles trop souvent entendues. Dommage.
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de la rédaction