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Crédit photo : Les Films Séville
Le professeur Stephen Hawking n’a presque plus besoin de présentation. Doctorant en physique de la prestigieuse Université de Cambridge, en Angleterre, ce dernier a dédié sa vie à comprendre le temps. Atteint de sclérose en plaques amyotrophique dans la fleur de l’âge, les médecins ne lui donnaient que deux ans à vivre. Aidé par la dévouée Jane Wilde, sa flamme de Cambridge, il terminera son doctorat puis vivra comme s’il pouvait mourir éminemment. C’est ainsi qu’il épousera Jane et aura trois enfants avec elle.
The Theory of Everything, du réalisateur britannique James Marsh, que l’on connaît pour le documentaire récompensé aux Oscar Man on Wire, est une ode au temps et à l’amour dans sa plus simple formule. Le destin incroyable des Hawking prouve que personne ne peut échapper au temps qui file parfois à une vitesse fulgurante et qui, à d’autres moments, s’étire douloureusement. Et l’exemple le plus probant du temps qui passe est la transformation du corps souvent violente pour certains et que souligne avec brio James Marsh. Non sans oublier la performance mémorable de l’acteur Eddie Redmayne (Les Misérables), qui incarne avec justesse Stephen Hawking. Complètement largué par son corps, il parvient à partager le sens de l’humour (et très british) de son personnage.
Stephen et Jane Hawking (Felicity Jones) bravent les obstacles et la barrière de la maladie, dégradant le corps du scientifique au fil des ans. Ils s’adaptent, leur désir de fonder une famille normale étant plus fort que tout. Mais cette façade comporte ses limites, et l’amour finit par laisser place à un concubinage platonique relevant d’une relation entre une aide-soignante et un patient plutôt que d’une passion dévorante. Une altération inexplicable qui comporte des zones de flou. Le réalisateur opte d’ailleurs pour une photographie vaporeuse qui rappelle les vieilles vidéos dans années 60 et 70, évoquant à la fois des traînées de poussière de craie, omniprésentes.
Avec The Theory of Everything, la biopic sans saveur est à des années-lumière. Inspiré du livre de Jane Hawking, Travelling to Infinity: My Life with Stephen, le film est un voyage dans les confins d’une relation hors norme et qui porte la réflexion sur le dévouement entier d’une personne pour une autre. Malgré le temps qui passe.
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de la rédaction