«The Good Dinosaur» de Peter Sohn par Pixar

Au risque de vous surprendre, ils seraient devenus de vaillants agriculteurs, ces dinosaures. Comme dans la famille d’Arlo l’apatosaure (parce que choisir un nom tel que Petit Pied l’apatosaure aurait entraîné à coup sûr des complications juridiques).

On retrouve donc papa Henry, maman Ida et les enfants que l’on voit éclore sous le regard tendre de leurs géniteurs: Libby la malicieuse, Buck la brute épaisse, et le dernier et non le moindre, Arlo la petite mauviette (littéralement, car il est tout riquiqui et trouillard comme pas un).

Ainsi va la vie. On bosse dur à la ferme, et chaque membre du clan doit mettre l’épaule à la roue afin d’amasser suffisamment de provisions en vue des hivers consécutifs. Et quand on travaille de façon plus qu’exemplaire, un honneur spécial est attribué: celui de laisser la marque d’une de ses pattes sur le silo contenant le fruit des efforts familiaux.

Honneur que seul Arlo se voit incapable d’obtenir. Trop pleutre, il échoue lamentablement à nourrir la volaille (une volaille préhistorique, tout de même). Trop doux, il rate encore sa chance lorsque vient l’opportunité d’écraser à coup de massue une «bestiole» vorace coincée dans un piège, celle-ci ayant mangé une partie des récoltes de la ferme.

Et puis un jour, c’est la catastrophe! Notre bon petit dinosaure s’aventure trop près des eaux tumultueuses bordant sa maison et part à la dérive, évitant de peu la noyade et reprenant conscience bien loin des siens.

Mais dieu du ciel, Arlo réussira-t-il enfin à obtenir sa marque un jour? Trouvera-t-il enfin du courage? Rentrera-t-il au bercail?

Ces interrogations résument le principal hic concernant The Good Dinosaur, à savoir des surprises en nombre modeste, à l’image du contenu des Kinder Surprise modernes. À cela nous devons ajouter que les rires se présentent eux aussi à dose modérée.

Lors de ma visite au cinéma, deux scènes seulement provoquèrent une franche hilarité générale, où enfants comme adultes prirent leur pied. Quand même cocasse que l’un de ces moments implique un trip de champignons magiques, notre bon Arlo et un autre petit copain mangeant par mégarde des produits psychotropes. Le reste du temps, on sourit, on rit dans notre barbe (ou notre duvet), et puis oui on fait aussi semblant d’avoir une petite poussière dans l’œil.

Les moments poussiéreux sont l’apanage de cette relation bien particulière qu’établira Arlo avec un petit humain baptisé Spot. D’abord hostiles l’un envers l’autre, les deux gamins apprendront à s’apprivoiser, dans cette bromance semblable à l’amitié indéfectible liant un maître à son chien.

Une note enthousiaste également pour le rendu photoréaliste des paysages à couper le souffle, bluffant le spectateur qui croira en de nombreux instants avoir affaire à un décor réel. De toute beauté!

Au final, il est évident que The Good Dinosaur ne restera pas longtemps dans les mémoires, de par son manque d’originalité, mais il n’en demeure pas moins un divertissement satisfaisant à voir en famille, le temps que ça dure. Vivons dans le moment présent (avant qu’un astéroïde ne nous tombe sur la tête)!