Programme double au FCVQ 2017: «Sambá» et «Lucky» – Bible urbaine

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Programme double au FCVQ 2017: «Sambá» et «Lucky»

Programme double au FCVQ 2017: «Sambá» et «Lucky»

Une autre édition du FCVQ qui se conclut en beauté!

Publié le 25 septembre 2017 par Justin Charbonneau

Crédit photo : Magnolia Pictures (image à la une: Harry Dean Stanton dans «Lucky» (2017)

«Lucky» de John Carroll Lynch

Lucky réaffirme une chose: Harry Dean Stanton est l’un des meilleurs acteurs sous-estimés des États-Unis. L’un des hommes qui définit le terme «acteur de genre» ou character actor en anglais, un acteur qui interprète principalement un type particulier de personnage plutôt que des premiers rôles, et Stanton a toujours donné des performances intéressantes dans tous les différents genres au cinéma, que ce soit Brett dans Alien (1979), Bud dans Repo Man (1984), Travis dans Paris, Texas (1984), et même récemment dans le renouveau Twin Peaks de David Lynch.

S’il y a une recommandation d’une performance sous-évaluée de Stanton, ça serait ses prouesses dans The Fourth War (1990) de John Frankenheimer, où il livre un monologue unique. En dépit de toucher les thèmes existentiels de la vieillesse, de la mort et des héritages, Lucky ressemble plus à une célébration de l’idée de «l’acteur de genre», surtout lorsqu’il est dirigé par un autre acteur de la sorte, John Carroll Lynch (The Founder, Zodiac), qui signe ici son premier long métrage en tant que cinéaste. 

Lucky

Un regard sardonique sur la moralité et le fait de faire face au destin inéluctable de la mort, Lucky suit Harry Dean Stanton comme personnage titulaire, un nonagénaire qui gère un «régime» de plusieurs paquets de cigarettes et une dose quotidienne de marche qui mettrait tout homme moderne dans la honte. Sa vie très structurelle, construite sur une recette dangereuse qui l’a apparemment maintenu en vie plus longtemps que ses contemporains, est perturbée quand Howard (David Lynch, qui est toujours une joie de regarder en face de la caméra), le vieil ami de Lucky et son drinking buddy, enrôle son aide pour retrouver sa tortue domestique qui a récemment disparu. 

Malgré toutes ces qualités, ce n’est pas un film pour tout le monde, car le fil narratif traîne très lentement et l’esthétique farfelue, partie du monde idiosyncrasique que Carroll Lynch nous présente, pourrait être trop excentrique pour certains. Tout comme le tristement générique The Hero plus tôt cette année, un film à thème occidental qui a été un hommage à un autre acteur de genre aimé (Sam Elliot dans ce cas), Lucky est un reflet sincère de l’homme et de l’acteur, qui s’est éteint le 15 septembre dernier à l’âge de 91 ans, une mention spéciale amplement méritée que le Festival de cinéma de la ville de Québec n’a pas manqué de souligner.

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