Programme double au FCVQ 2017: «Sambá» et «Lucky»

«Sambá» de Laura Amelia Guzmán et Israel Cárdenas

Après 15 ans, Cisco (Algenis Perez Soto) retourne en République dominicaine après avoir passé du temps en prison aux États-Unis. Confronter à la réalité de ses anciens champs de piétinement, qui n’est pas une partie de plaisir non plus, les enjeux deviennent encore plus importants, car il est entouré d’une mère fragile et alcoolique, et d’un frère cadet qui mène une vie de petit criminel. Comme les malheurs de la vie continuent à s’accumuler en raison de son passé, la seule façon pour lui d’obtenir un revenu régulier est de lutter dans les rues.

Remarqué par Nichi (Ettore D’Alessandro), un ancien champion de boxe italien qui vit dans les environs, ce dernier voit un avantage prometteur chez Cisco pour mieux se sortir de sa situation financière, et décide de l’entraîner intensément. Nichi, ayant ses propres problèmes personnels, voit la rédemption dans les deux, mais la route pour réussir n’est pas présentée sans un pied d’égalité et sans entraves violentes.

Parfois, «moins» semble nous en offrir beaucoup plus qu’attendu. Dans un monde où le spectacle règne et où il est surchargé par des effets spéciaux exagérés, Sambá se concentre plutôt sur ses protagonistes instables, lesquels sont piégés dans une réalité que les dépasse. Grand Prix de la Compétition au Festival de cinéma de la ville de Québec, le film, réalisé par les Dominicains Laura Amelia Guzmán et Israel Cárdenas, fait un travail remarquable pour apaiser son chemin vers la psyché de ses personnages. De plus, il arrive à prendre le contrôle tout en permettant aux spectateurs de s’immerger progressivement dans une histoire qui, bien qu’elle soit sombre et lente, par son exécution simple et subtile, présente la beauté et la force d’un film, qui est réellement engagé en fonction de l’existence fragile et difficile du pays.

L’arrière-plan de la distribution est l’épine dorsale du long métrage dominicain. Celle-ci aide à structurer et à renforcer chacun des personnages en quête de rédemption. Et bien que sa conclusion puisse refroidir une partie du public, au contraire, elle ajoute davantage au propos dramatique de l’œuvre. Dans son ensemble, le film a un cœur énorme qui bat au rythme de l’humilité. 

Découvrez notre critique du film «Lucky» avec l’incroyable Harry Dean Stanton à la page suivante!