Programme double à Fantasia 2017: «Friendly Beast» et «Poor Agnes» – Bible urbaine

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Programme double à Fantasia 2017: «Friendly Beast» et «Poor Agnes»

Programme double à Fantasia 2017: «Friendly Beast» et «Poor Agnes»

Kidnapping vs. huis clos sauvage

Publié le 31 juillet 2017 par Éric Dumais

Crédit photo : wwww.fantasiafestival.com

«Poor Agnes» de Navin Ramaswaran

Avec l’extrait «The Sniper at the Gates of Heaven» du groupe rock psychédélique The Black Angels qui ouvre le générique d’ouverture, on ne pouvait guère espérer meilleure mise en bouche pour ce Poor Agnes, qui a eu l’honneur d’accueillir une salle presque pleine pour sa première mondiale où toute l’équipe de production s’était rassemblée pour la grande occasion. Et, même si ce n’est pas un grand film en soi, le cadre idyllique (et isolé) où il a été tourné, soit dans la région de Thunder Bay, en Ontario, là où vit le producteur Ryan Keller. Et on aime particulièrement la punchline suivante que l’on peut lire sur le carton promotionnel: «I never feel sorry for the people I hurt. Because I always hurt the right people».

À travers cette œuvre où l’on découvre une sociopathe complètement détachée de la réalité et des valeurs humaines (Lora Burke), on s’immisce au cœur d’un récit tordu et limite épouvantable où le kidnapping d’un agent de la police (Robert Notman) prend des proportions malsaines entre jeu-séduction et jeu-esclavage… la limite entre les deux est quand même plutôt mince. Car lorsque Mike, détective privé de profession, se rend chez cette blonde qui lui enflammera le regard, jamais il ne se serait douté qu’il ne reverrait pas la lumière du jour de sitôt. Et, il va certes en souffrir une secousse, et c’est là où le scénario de J. Gordon Ross impressionne: jamais on ne pourrait se douter de ce qui s’en vient au fil des scènes.

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Ce Poor Agnes comporte certaines similitudes avec Henri: Portrait of a Serial Killer, où l’on suivait un sociopathe en manque de violence pour agrémenter son quotidien de paumé, à cette exception près qu’ici nous côtoyons de beaucoup plus près la nature psychologique dérangée du protagoniste qui a, par moments, de tels accès de rage qu’on se croirait redécouvrir une seconde nature d’Annie Wilkes (Kathy Bates) de Misery. Là où le long métrage de Navin Ramaswaran récolte ses points, c’est certes dans l’évolution du récit, qui réussit à faire monter la pression, rendant la séquestration encore plus pénible. Ceci dit, on se serait bien passé de l’histoire parallèle où Agnes rencontre un célibataire virtuellement, car cela n’apporte rien de plus à l’histoire, si ce n’est à faire dévier l’histoire principale qui aurait été bien en format huis clos suffocant.

Note: 4 étoiles

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