CinémaCritiques de films
Crédit photo : www.allocine.fr
L’histoire raconte la vie d’un couple vivant paisiblement sur une terre loin de la civilisation. Lui (Javier Bardem) est un écrivain qui n’a plus tellement d’inspiration et qui a vécu l’incendie de sa maison étant plus jeune. Le personnage féminin, joué par Jennifer Lawrence, éprouve un amour fou pour lui. Par cet amour, elle reconstruit et rénove le bâtiment de son conjoint en lui redonnant vie. Bien vite, la maison devient son petit paradis, jusqu’au jour où des étrangers viennent cogner à leur porte.
Il est inutile d’essayer d’imaginer le reste de l’histoire à l’aide de la bande-annonce. Cependant, il faut avouer que l’ambiance montrée et dégagée dans celle-ci est très semblable à l’atmosphère présente dans le film. Darren Aronofsky nous met sur de fausses pistes, ce qui fait en sorte qu’il est pratiquement impossible de déterminer le récit complet de la production, sauf à la toute fin évidemment! C’est ici que demeure l’un des points forts du long-métrage. Le spectateur est constamment sous l’effet de surprise, et c’est un énorme avantage pour le film. Il est important de noter que ça ne peut pas plaire à tout le monde. À Venise, lors des premières projections au festival Mostra de Venise, la moitié de la salle applaudissait, tandis que la seconde moitié huait. Une chose est certaine: on aime ou on n’aime pas!
Jennifer Lawrence et son joli visage occupent à eux seuls 66 minutes des 122 minutes du long-métrage, soit exactement la moitié du film. Le premier plan où elle apparait est peu convaincant, mais ceux qui suivent, jusqu’aux derniers instants de la production, sont totalement différents, soit tout le contraire. Elle quitte son rôle de Katniss Everdeen et de Mystique dans X-Men et prouve à tous qu’elle sait jouer un rôle sombre avec une parfaite intensité dramatique.
Certains personnages sont parfois très incohérents et certaines de leurs actions, douteuses. C’est surtout le cas avec le rôle de Michelle Pfeiffer. Son personnage n’est peut-être tout simplement pas assez bien présenté ou construit, et il devient ainsi difficile de la comprendre à certains moments. On ne sait pas trop ce qu’elle veut ni à quel jeu elle joue. Une certaine profondeur serait de mise par rapport à son protagoniste, car à la fin de l’œuvre les questions présentes par rapport à elle ne sont pas répondues, et le spectateur demeure ainsi dans un certain néant la concernant.
Puis viennent ensuite les scènes chaotiques – voire anarchiques – du film. La séquence la plus violente des œuvres d’Aronofsky. Cœurs sensibles, abstenez-vous, car ça n’en finit plus. Il y en a trop? Sûrement. C’est utile au récit? Oui, au moins. La violence présente n’est pas gratuite non plus. Elle possède une certaine utilité, autant pour provoquer une réaction chez le spectateur que pour amener le récit plus loin. Le rythme du film devient infernal. Les sons et les images ne nous donnent aucun répit, et Darren Aronofsky prend plaisir à pousser le spectateur à bout, car cette séquence dure au moins vingt minutes. Puis, ensuite, c’est terminé. Les morceaux du casse-tête s’imbriquent peu à peu et le spectateur peut enfin respirer et revenir à la réalité.
Mother! est loin d’être le film de l’année, mais en vaut-il le détour? Bien sûr. C’est une production riche, qui comporte quelques défauts, certes, mais qui possède des dizaines d’éléments très intéressants et dignes de s’y pencher. Certains personnages pourraient être mieux travaillés, mais le récit et sa montée en intensité, ainsi que certains détails techniques font en sorte que le film vaut le coup.
L'événement en photos
Par www.ecranlarge.com
L'avis
de la rédaction