«Ojuju» de C.J. «Fiery» Obasi – Bible urbaine

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«Ojuju» de C.J. «Fiery» Obasi

«Ojuju» de C.J. «Fiery» Obasi

Un «film d’horreur» à mettre entre guillemets

Publié le 22 juillet 2015 par Éric Dumais

Crédit photo : www.ojuju.afieryfilm.com

Il ne fallait pas avoir l’esprit trop critique, hier en fin d’après-midi à la salle J.A. De Sève dans le cadre du Festival international de films Fantasia, puisque le film nigérien Ojuju n’avait rien d’effrayant, si ce n’est cette phrase d’accroche annonçant que «70 millions de Nigériens n’ont pas facilement accès à de l’eau potable», un sujet malheureusement d’actualité au XXIe siècle.

Loin d’être opportuniste, le réalisateur et étoile montante du cinéma Nollywood C.J. «Fiery» Obasi a profité de l’un des leviers de la pauvreté des bidonvilles d’Afrique pour bâtir un scénario visant à redonner un souffle nouveau à la pléthore de films de zombies qui existent sur le marché du septième art. Un défi réussi? Plus ou moins, puisque Ojuju s’avère un long métrage d’un ennui mortel après à peine trois quarts d’heure de visionnement. Mais si l’on garde en tête la bonne intention et le budget quasi inexistant derrière cette production, on peut saluer, timidement, l’audace et l’inventivité du scénariste, réalisateur et éditeur d’avoir réalisé l’impossible avec uniquement un décor en place.

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C’est justement dans le bidonville peu enchanteur de la ville de Lagos, au Nigéria, que C.J. «Fiery» Obasi a installé ses quartiers, profitant de l’enthousiasme local pour illustrer l’étendue de ses idées dans un film qui aurait mérité d’être plus court, car on en fait vite le tour. Parmi ses acteurs, on retrouve notamment Gabriel Afolayan (Romero, un ex-fumeur de marijuana), qui s’est récemment pris en main depuis que sa femme Alero est enceinte. Mais depuis que le revendeur de drogues Fela est tombé malade, rien ne va plus à Lagos, alors que plusieurs ont contracté une violente toux et commencent à manifester d’inquiétants symptômes, avant l’inévitable.

Joints, mégots dans un cendrier, saleté et pauvreté à chaque recoin du bidonville, Ojuju offre une immersion totale dans une réalité à des années-lumière du confort occidental. L’aspect réaliste du long métrage permet une acceptation plus facile du sujet, les zombies bien sûr, mais il était nécessaire d’écarter tout sens critique lors de l’écoute. Scènes de batailles dont les coups et chutes sonnent faux, plaies béantes qui ressemblent à une pizza pepperoni fromage, caméra qui se cache derrière un muret pour dissimuler des scènes gore par manque de budget et d’effets visuels, il fallait certes, en tant que spectateur, accepter ses exigences si on voulait apprécier pleinement ce qui nous était offert.

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Présenté dans un anglais boiteux qui semblait dilué avec le patois de Lagos, il allait de soi que C.J. «Fiery» Obasi aborde la qualité d’un travail de traduction professionnelle pour offrir des sous-titres de langue anglaise potable au spectateur. À l’instar des mauvaises chorégraphies de marches des zombies dans Ojuju, notre appréciation globale se balance elle aussi entre le navet ou le divertissement, pour finalement pencher plus du côté du navet, car les fous rires des spectateurs dans la salle ne mentaient pas sur ce point-là! Un «film d’horreur», donc, à mettre entre guillemets et à savourer avec une bonne dose d’ouverture. Préparez-vous plutôt à rire!

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