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Récit initiatique s’il en est, «Un cœur régulier» s’éloigne (heureusement), d’un scénario qui aurait pu faire écho à une recette à la «Eat, Pray, Love». Nous faisons ici plutôt face au silence, aux magnifiques paysages japonais (un exotisme qui fascine, ravit et fait rêver les Occidentaux, cela va sans dire) ainsi qu’à une Isabelle Carré sensible qui absorbe tout, telle une éponge.
Toile sur laquelle on peut tout projeter, le visage de l’actrice qui incarne Alice est le témoin précieux et fragile des gens venus sur les falaises d’un petit village nippon pour s’y suicider. Elle partagera leurs peines, tout en vivant ses propres émotions. Sa rencontre avec Daïsuke, un ancien policier qui ramène les malheureux sur le droit chemin en les accueillant dans sa modeste demeure, sera le point déclencheur de la rédemption d’Alice.
Ce dernier a bien connu son frère et l’aidera à voir les choses autrement. On ne sait pas vraiment ce qui tenaille Alice et la rend si terne et on ne le saura jamais clairement non plus. Mais l’idée n’est pas là. Le point de départ se situe au moment où Alice s’en va en terres inconnues. Terres physiques et psychologiques, entendons-nous. Elle découvre un nouveau pays, en même temps qu’elle se découvre elle-même.
Adapté du roman du même titre d’Olivier Adam, le film de la Belge Vanja d’Alcantara propose un cœur qui est tout sauf régulier. Il se recroqueville, résiste, se débat pour finalement s’ouvrir, s’apaiser. Si le non-dit est tout dans ce film, il en va aussi pour ce cœur qui garde tout pour lui. Les personnages en sont de peu de mots et le spectateur demeure contemplatif tout au long de ces 95 minutes.
Un univers doux qui fait du bien, qui permet de prendre une pause, qui donne envie de partir voir le Japon et surtout, de lire le livre original, non pas pour comparer les deux œuvres, mais simplement pour se laisser bercer un peu plus longtemps par les vents qui s’accrochent aux falaises…
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