La série «His Dark Materials»: une adaptation réussie des romans à succès – Bible urbaine

Cinéma

La série «His Dark Materials»: une adaptation réussie des romans à succès

La série «His Dark Materials»: une adaptation réussie des romans à succès

Savez-vous lire un aléthiomètre?

Publié le 26 février 2020 par Lucie Laumonier

Crédit photo : BBC One & HBO

La trilogie de romans À la croisée des mondes de Philip Pullman est en cours d’adaptation pour le petit écran. Diffusée sous le nom His Dark Materials, la première saison est sortie cet automne pour le plus grand bonheur des fans. Notre avis? La série est à la hauteur des romans, même si elle manque un peu de daemons...

La trilogie À la croisée des mondes a pour héroïne Lyra, une jeune adolescente. Lyra vit à Oxford, dans un monde un peu différent du nôtre, où les humains ont des daemons, un double à forme animale desquels ils ne peuvent être séparés.

Lyra embarque dans une quête dont le point de départ est la disparition d’enfants. Sa quête l’amène dans le grand nord, puis dans des mondes parallèles. Lyra y est traquée par des ennemis puissants appartenant au Magisterium, une organisation religieuse et gouvernementale aux visées obscurantistes.

Lyra (Dafne Keen) consulte son aléthiomètre en compagnie de son daemon, Pantalaimon

Cet automne, BBC One et HBO ont diffusé la première saison d’une série télévisée basée sur les romans. Elle s’intitule His Dark Materials, en référence au titre britannique de la trilogie originale. La première saison de la série télé se fonde sur le premier volume de la trilogie.

Une adaptation plutôt fidèle

Les romans m’avaient fait une forte impression quand je les avais lus au début des années 2000. Je rêvais même d’avoir un daemon! Étant une grande fan des romans originaux, il m’a été difficile pendant le visionnement de m’en détacher et de regarder la série comme une œuvre indépendante.

Évidemment, le petit écran ne peut rivaliser avec le pouvoir de l’imagination. Mais la série est de bonne qualité, et j’ai apprécié cette nouvelle manière d’approcher les histoires qui ont bercé mon adolescence.

L’une des forces de Pullman est d’avoir bâti un univers et des personnages aux multiples facettes, loin des clichés manichéens si répandus. La série honore l’œuvre originale dans l’adaptation des personnages qui reçoivent des storylines élaborées. 

Ms Coulter (Ruth Wilson) et Lyra (Dafne Keen)

Les acteurs sont impeccables dans leur rôle; de la jeune Lyra à la glaçante et envoûtante Ms Coulter, de l’aéronaute Lee Scoresby au venimeux Lord Boreal. Les actrices et acteurs livrent des performances qui sonnent juste et rendent hommage aux personnages qu’elles ou qu’ils incarnent.

En adaptant les ouvrages, les scénaristes ont naturellement pris quelques raccourcis et libertés vis-à-vis de l’histoire originale. Néanmoins, le format «série» se prête bien à la narration d’une intrigue  à tiroirs reposant sur de nombreux personnages.

De plus, la mise en image du monde de Lyra est convaincante, à la fois étrange et familière, magique mais bien réelle. Quelques touches un peu steam-punk donnent du charme à la série. Le Magisterium est quant à lui campé dans un décorum soviétique que j’imaginais plus médiéval!

Lyra (Dafne Keen) et son compagnon Iorek Byrnison, un ours en armure

Mais où sont les daemons ?

Là où la série pêche est dans l’absence relative de daemons à l’écran. Or, l’intrigue du premier volume repose en large part sur le lien indéfectible que les humains entretiennent avec leur daemon ces derniers sont une part d’eux-mêmes.

Dans les romans, Philip Pullman prend un grand soin à développer la relation entre humains et daemons. Dès qu’un nouveau personnage est introduit, son daemon l’est aussi. Les personnages dialoguent constamment avec leur double animal.

Or, dans la série, les daemons sont trop peu présents pour permettre aux non-initiés de pleinement saisir l’importance cruciale de leur existence. De nombreuses scènes sont presque dénuées de daemons, et les échanges verbaux entre humains et daemons demeurent plutôt rares.

Il est probable que cette absence tienne à des défis techniques, un manque de temps ou d’argent en post-production. Ce fut pour moi une déception.

Lord Asriel (James McAvoy) et son daemon, Stelmaria, une léoparde des neiges, à Jordan College

His Dark Materials est néanmoins un must-see pour tous les amoureux des livres et les curieuses et curieux aimant les histoires d’aventures et de mondes parallèles. C’est un divertissement de bonne qualité scénaristique, joué par des acteurs et des actrices de talent.

La deuxième saison était en tournage à Cardiff il y a quelques mois. Quand elle sortira, je ne bouderai pas mon plaisir, même si les images mentales que suscitent les romans ne peuvent être satisfaites par aucune adaptation audiovisuelle.

(Pour ceux qui ont manqué l’information, Philip Pullman est en train de rédiger la suite de His Dark Materials, une trilogie, rien de moins, dont deux volumes sont déjà sortis en anglais. Ils sont très bons!)

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