«Kurt Cobain: Montage of Heck» de Brett Morgen – Bible urbaine

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«Kurt Cobain: Montage of Heck» de Brett Morgen

«Kurt Cobain: Montage of Heck» de Brett Morgen

Incursion inconfortable

Publié le 4 juillet 2015 par Mathieu St-Hilaire

Crédit photo : vulture.com

D’ailleurs, plusieurs personnes, dont Buzz Osborne du groupe de Seattle les Melvins, déclarent que Montage of Heck est un tissu de mensonges. Osborne, ami de Cobain de l’école secondaire jusqu’à la toute fin, remarque que plusieurs histoires sont complètement fausses: que Kurt a essayé d’avoir une relation sexuelle avec une fille ayant une déficience intellectuelle à l’adolescence, qu’il a fait une tentative de suicide en tentant de se faire frapper par un train, ou bien sur l’origine de ses mystérieux maux de ventre qu’Osborne attribue à l’utilisation d’héroïne de Cobain. Autre fait relativement étrange: l’absence totale de Dave Grohl, qui pourtant a été interviewé pour le documentaire. Brett Morgen affirme que l’entrevue de Grohl s’est déroulée trois semaines trop tard pour être incluse dans le film. Vraiment? On se prive du témoignage de l’un des trois membres de Nirvana, qui côtoyait Kurt tous les jours, pour trois petites semaines?

La deuxième partie du documentaire est la plus pénible à regarder. Coïncidence ou non, il s’agit de la partie où Courtney Love arrive dans la vie de Cobain. Les images qui suivent peuvent s’avérer choquantes et dures, certes, mais, de mon humble avis, elles ne sont pas nécessaires. Tout le monde sait que Cobain et Love étaient dépendants à l’héroïne, alors de les voir dans un état lamentable dans un appartement miteux ne relève que du voyeurisme. Il est évident que Cobain se serait opposé à la présentation de telles images s’il avait été encore en vie. Et surtout, qui filme nos deux amoureux à moitié à poil (surtout Courtney) complètement ravagés par la drogue? Eric Erlandson, ancien petit ami de Courney Love. Allô l’inconfort!

Au final, si les gens désirent découvrir qui était Kurt Cobain, la meilleure façon demeure l’extraordinaire musique qu’il a laissée à tout le monde avant sa triste fin. Par contre, tant et aussi longtemps que des gens voudront exploiter le caractère sensationnaliste et mythique de la vie d’une rockstar, des œuvres comme celles-ci n’arrêteront certainement pas de voir le jour. Au début des années 1990, Kurt Cobain et son groupe ont contribué à amener le punk-rock à l’avant-plan aux États-Unis. Grâce à eux, j’ai pu découvrir un million de groupes que je n’aurais jamais connus autrement. Voilà le réel héritage de Kurt Cobain.

À un moment dans le film, Kurt se fait bombarder de questions intrusives par un journaliste. Il finit par répondre, simplement: «It’s all in the music, man». Et ça, c’est d’une grande signification culturelle.

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