«Dans la peau de...» la réalisatrice Sandrine Brodeur-Desrosiers – Bible urbaine

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«Dans la peau de…» la réalisatrice Sandrine Brodeur-Desrosiers

«Dans la peau de…» la réalisatrice Sandrine Brodeur-Desrosiers

Créer pour ouvrir un dialogue avec les gens

Publié le 13 novembre 2015 par Sara Thibault

Crédit photo : Gracieuseté de Sandrine Brodeur-Desrosiers

4- Quelle a été l’importance de ton film T’es pas game dans ton début de carrière? Il me semble qu’il ait bénéficié d’une visibilité particulièrement intéressante!

«T’es pas game est un drôle d’ovni dans mon parcours. J’avais décidé de ne pas appliquer à la résidence artistique de Vidéographe sur Les envies parce que je prends toujours trop de projets et après, je capote. Mais j’avais une idée qui me trottait dans la tête et qui fonctionnait avec le thème alors, à minuit moins quart, j’ai changé d’avis. J’ai donc écrit rapidement le synopsis et il a été choisi.»

«Je voulais essayer de travailler l’improvisation avec les acteurs, mais aussi avec toute l’équipe de concepteurs. Avant de commencer à tourner, j’ai dit à l’équipe – tous de très bons amis – qu’on faisait ce film-là pour s’amuser en gang. Ça s’est vraiment bien passé et j’ai appris énormément à laisser la place aux créateurs avec qui je travaillais, tout en prenant la mienne ; une balance qui est constamment à travailler. Et j’ai adoré jouer avec l’improvisation, qui permet aux acteurs d’avoir un rapport plus naturel au texte qu’ils doivent jouer.»

«On a eu de bons échos pour le film. Alors je l’ai envoyé à tous les distributeurs de courts métrages du Québec… et il a été refusé partout. J’ai alors entrepris de faire la distribution seule… Tout a commencé par la sélection à Talent tout court (une initiative de Téléfilm Canada) où j’étais parrainée par Danny Lennon. J’ai ensuite voyagé pour présenter mon film eu Europe. Puis un jour, à Trouville, j’ai rencontré deux gars de ARTE qui m’ont dit que la personne responsable de la diffusion hésitait à prendre mon film. Trois semaines plus tard, ils achetaient le film (que j’avais soumis plus de 8 mois auparavant). Par la suite, il a été vendu à ARTE en France, à TV5 au Canada et à Air Canada (grâce à Prend ça court). Tout cela sans boite de distribution.»

«J’avais fait 10 courts-métrages avant celui-là et je ne pensais pas que T’es pas game serait le film qui me rapprocherait le plus de mes rêves, ni qu’il aurait ce rayonnement. Je laisse maintenant de la place dans ma vie pour les heureuses surprises. Chaque film est un coup de dés, mais je crois que j’apprends avec le temps comment mieux lancer ces fameux dés.»

5- Tu débutes tout juste l’écriture de ton premier long-métrage, que tu prévois également réaliser toi-même. Qu’est-ce que ce format te permettra de dire de plus que dans tes co-métrages?

«Je pense qu’avec chaque idée vient son format. C’est le genre de chose qui ne doit pas être forcé. Mais au fil du temps, je me suis rendu compte que j’étais attirée par les thèmes comme la mort, l’identité (ou plutôt le manque d’identité) ou l’environnement. Ce sont des thèmes vastes qui offrent beaucoup d’espace pour le développement. J’ai essayé dans mon dernier court-métrage de toucher au thème du départ, mais en élargissant sa portée. En montage, on s’est cassé la tête pour trouver un rythme qui ne s’apparentait pas trop au long métrage.»

«Pour donner une impression de court-métrage, il faut idéalement se concentrer sur une seule idée. Il faut rester concis (une légère lacune chez moi la concision). J’aime parler, m’étendre, réfléchir, nuancer, explorer l’envers de la médaille. Parfois, j’ai peur que même le long métrage soit trop court et je me dis que je vais faire des trilogies de longs métrages. Heureusement, je suis bien entourée. Depuis quelques années, j’ai trouvé de précieux alliés dont Colonelle Films et Lyla Films / François Tremblay qui m’épaulent patiemment dans ma démarche et qui savent me ramener quand je me perds.»

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Par Sandrine Brodeur-Desrosiers

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