CinémaCritiques de films
Crédit photo : Les Films du 3 Mars
C’est le propre du théâtre que d’explorer et de questionner la société, ses préoccupations, ses défis et son fonctionnement. Famille, culture, économie, politique: autant de sujets traités sur les scènes québécoises. Mais qu’en est-il de l’immigration, de la parole des immigrants ou de l’identité collective du Québec? Eh bien, ils sont certes minorés dans les maisons théâtrales, comme à la télévision ou au cinéma.
C’est à partir de ce constat que Jean-Claude Coulbois est allé à la rencontre de dramaturges, de comédiens et de metteurs en scène qui s’intéressent à cette problématique, et ce, grâce au prisme du théâtre identitaire. Cette forme théâtrale explore l’identité collective ou individuelle, la compréhension des racines profondes et la recherche de sens. Plus particulièrement, on analyse et décortique de fond en comble trois productions: Moi, dans les ruines rouges du siècle, Polyglotte et Trois. Cette dernière est particulièrement mise en valeur de sorte qu’on en voit presque l’intégralité!
Globalement, le documentaire repose sur de bonnes bases. Cependant, le réalisateur canalise difficilement le sujet principal de son ouvrage. L’exercice aurait mérité un recentrage puisqu’on parle à la fois du théâtre identitaire, du processus créatif, de l’intégration des immigrants, des ruelles de Montréal, de la guerre, etc. À certains moments, on se demande même quel est le sujet initial. Par ailleurs, l’échantillon est trop petit. On a l’impression que les intervenants se répètent et que le sujet devient saturé.
L’un des moments les plus intéressants, aussi bref soit-il, est lorsque l’une des comédiennes de Polyglotte s’exprime sur sa vision du théâtre. En fait, pourquoi Coulbois n’a pas fait appel à d’autres artistes issus de l’immigration afin de discuter du sujet? Il y avait là un terreau fertile!
Finalement, le temps devient long si vous avez déjà assisté à l’une de ces pièces. Car en réalité, une grande partie du documentaire s’avère un étalage des extraits des pièces, et donc de leur contenu, entrecoupé de quelques paysages montréalais… Cependant, si vous avez manqué Trois de Mani Soleymanlou, voilà un bon moyen de vous reprendre.
L'événement en photos
Par Les Films du 3 Mars
L'avis
de la rédaction