«Créateur d’influences»: L’héritage floral de la maison Dior [Partie II] – Bible urbaine

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«Créateur d’influences»: L’héritage floral de la maison Dior [Partie II]

«Créateur d’influences»: L’héritage floral de la maison Dior [Partie II]

Une signature fleurie qui se maintient dans le temps

Publié le 13 février 2019 par Mathilde Recly

Crédit photo : IMAXtree

Deux fois par mois, Bible urbaine vous parle d’une maison de couture qui a fortement influencé l’art de la mode et du style grâce à sa créativité et son talent, au point de devenir une véritable légende des podiums. Lors du précédent article, nous avions commencé notre incursion dans l’univers floral de Christian Dior en observant le rapport du couturier avec les fleurs dès sa plus tendre enfance, ainsi que ses créations qui en étaient directement inspirées au cours des années 1950. Aujourd’hui, j’ai décidé de m’intéresser au travail des différents directeurs artistiques qui se sont succédé à la tête de la maison Dior, pour voir comment la relève s’est prêtée au jeu en s’imprégnant de l’esprit «jardin fleuri» de la marque.

Nommé le 15 novembre 1957, le premier à prendre les rênes de la maison de couture après Christian Dior est le jeune Yves Saint Laurent. Entré comme assistant-modéliste quelques années plus tôt, celui-ci se retrouve soudain à la tête de la direction artistique alors qu’il n’a que 21 ans.

Il fait vite l’unanimité dans le monde de la mode et, même s’il est avant tout connu pour déconstruire la silhouette de la femme-fleur avec des créations plus géométriques et moins serrées à la taille, il veille tout de même à offrir quelques superbes pièces fleuries dans ses collections signées Dior. En voici deux exemples:

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À gauche, robe du soir courte «Aurore» avec faille de soie couleur bleu azur, ligne Trapèze (collection Haute Couture Printemps-Été 1958). À droite, robe de réception «Nuit de Grenade» en taffetas de soie imprimé de fleurs de pavot rouges (collection Silhouette de demain, Haute Couture Printemps-Été 1960). Crédit photo: Laziz Hamani.

Quatre ans plus tard, c’est le couturier français Marc Bohan qui se voit offrir la place tant convoitée de directeur artistique chez Dior, alors qu’Yves Saint Laurent est hospitalisé. Le styliste restera fidèle au poste pour cinquante-sept collections, et ce, jusqu’à la fin des années 1980. Bien que Marc Bohan n’en fasse pas un mantra créatif, il ne manque toutefois pas de créer des pièces fortes inspirées des fleurs.

Parmi mes favorites, j’ai sélectionné pour vous la robe «Miss Dior» (collection printemps-été 1961). Celle-ci est tout en détail et en finesse avec ses plusieurs étages qui ne sont pas sans rappeler des pétales de fleurs blancs. Évidemment, on ne peut omettre de souligner la petite touche finale, qui est l’élégante ceinture ornée de fleurs printanières.

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Crédit photo: Corinne Jeammet.

J’aime également, dans un tout autre style, une veste bleue aux fleurs rouges et noires brodées (1983). J’ai pu noter au passage que Marc Bohan était toujours très en phase avec son temps, puisque la coupe de ce modèle fait on ne peut plus années 1980.

Par la suite, c’est le grand couturier Gianfranco Ferré qui assure la direction artistique de Dior jusqu’en 1996. Ses créations sont plus extravagantes que celles de ses prédécesseurs, puisque l’Italien utilise des couleurs vives et variées, de l’or et des pierreries à foison.

Parmi ses influences fleuries, j’ai retenu ce grand manteau qui se déploie et laisse apparaître de magnifiques dessins floraux, présenté lors de sa collection haute couture printemps-été 1995.

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Crédit photo: Laziz Hamani.

En 1997, le créateur britannique John Galliano devient officiellement directeur artistique de la maison Dior. Le couturier aime choquer, déploie l’excentricité et n’a pas peur de repousser toujours plus loin les limites de la provocation.

Au milieu de ses collections déjantées, il ne manque tout de même pas de rendre hommage à l’esprit floral de Dior. Il réinvente notamment la «femme-tulipe» peu avant son départ de la maison, lors de la collection haute couture automne-hiver 2010-2011.

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Trois modèles créés par Galliano pour la collection Dior automne-hiver 2010-2011, entièrement dédiée à la «femme-tulipe». Crédit photo: Monica Feudi.

Visiblement, la maison Dior aime chercher partout le talent européen en termes de créations de mode, puisque cette fois c’est le Belge Raf Simons qui est à la tête de la direction artistique, de 2012 à 2015.

Malgré un passage de courte durée, le créateur a le temps de rendre un vibrant hommage à l’inspiration florale de chez Dior avec sa collection de prêt-à-porter printemps-été 2014. Le défilé est en effet donné sous une sphère fleurie où se déploient des créations aux teintes vives et printanières; et on ne peut évidemment pas passer à côté des plusieurs modèles aux broderies et motifs floraux.

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Crédit photo: IMAXtree.

Enfin, et pour la première fois, c’est une femme qui est nommée directrice artistique de la maison Dior en 2016. L’Italienne Maria Grazia Chiuri joue le jeu des jardins fleuris et propose, pour la collection haute couture printemps-été 2017, une robe de cocktail nommée «Essence d’herbier» faite de broderies de fleurs et de cristaux Swarovski.

D’autre part, elle imagine une robe avec des broderies de fleurs de cerisiers, inspirée du modèle «Jardin japonais» créé par Dior lui-même en 1953.

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Robe «Essence d’herbier» créée par Maria Grazia Chiuri (2017). Crédit photo: Nicholas Alan Cope.

Lors du prochain article, à paraître le mercredi 27 février, nous verrons comment les accessoires, les cosmétiques et les parfums Dior, en plus de l’aspect publicitaire pensé dans le moindre détail, ont contribué à solidifier l’image florale si caractéristique de la marque.

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