ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Véronique Vercheval
Invités à présenter leur création au Théâtre Denise-Pelletier, les deux anciens professeurs de français ne se sont pas fait prier pour traverser l’océan avec leur conférence humoristique qui souligne les contradictions et absurdités de la «langue de Molière». Dans un registre vulgarisateur et sympathique, ils s’adressent directement au public et structurent leur plaidoyer d’une façon limpide, qui plairait même aux plus rébarbatifs.
Leur proposition n’est pas de juger l’orthographe des autres, mais bien l’orthographe elle-même, dans tout ce qu’elle a de plus poussiéreux et d’arbitraire. Certes, la langue a évolué depuis ses balbutiements, et quiconque essayant de lire du Rabelais non adapté, par exemple, en serait fort aise; la thèse avancée par les deux Européens, toutefois, soutient que la langue est faite avant tout pour communiquer et se comprendre, et que sa forme importe, mais… pas tant que ça.
Cette présentation tout à fait sympa, qui suggère un concept somme toute assez marginal, allant à contre-courant des revendications habituelles des ardents défenseurs de la langue française, ne convaincra pas les puristes. Mais les arguments bien bâtis et l’humour bon enfant du duo ont semblé rallier une bonne partie du public présent le soir où nous avons assisté au spectacle.
En une petite heure, on en arrive donc au constat que, oui, notre langue est compliquée, et ses sinuosités orthographiques frôlent parfois le ridicule, mais c’est comme ça qu’on l’aime. Et ça n’est pas demain matin que nous commencerons à écrire «ognon», non monsieur.
«La convivialité» au Théâtre Denise-Pelletier en 3 photos
Par Véronique Vercheval
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