SortiesCirque
Crédit photo : Dominick Gravel / Cavalia
Dès l’ouverture, c’est la fête, littéralement. Les artistes bipèdes sautent et tourbillonnent sur une musique rythmée composée par Michel Cusson et jouée en direct. C’est de la haute voltige, mais c’est réellement les quadrupèdes qui volent la vedette.
Le spectacle réunit acrobates, danseurs, musiciens, cavaliers et soixante-dix chevaux, un exploit en soit. L’exécution des prouesses équestres est des plus impressionnantes.
Le tableau suivant met en scène une femme et une dizaine de chevaux libres qui répondent à sa voix comme sous l’emprise d’un sortilège. Par un simple geste de la main, les animaux s’immobilisent, ou encore ils tournent sur eux-même et de façon si élégante qu’on est touché par la connexion entre la femme et son troupeau. Ce moment où les chevaux viennent à elle et collent leur grande et mince tête sur son front, à tour de rôle, c’est d’une simplicité déroutante de beauté. Le public est silencieux et, dès la fin de ce numéro, les applaudissements retentissent de manière assourdissante.
Malgré l’entraînement auquel les animaux sont soumis afin de réussir à exécuter une telle performance, on sent une liberté dans leur rapport aux artistes et au spectacle en soit. La mise en scène et la scénographie, ce grand espace vaste et changeant grâce à un immense écran en fond de scène, accentuent cet aspect comme lors de l’ouverture de la deuxième partie, alors que les chevaux et leur cavalier respectif sont couchés sur une plaine, l’homme et l’animal enlacé et étendu l’un près de l’autre.
Les costumes sont à la hauteur de la production. Les robes et capes qui habillent les cavaliers et les chevaux sont sertis de plusieurs ornements qui scintillent sous la lumière. On sent le détail et les matières utilisées, le cuir, la soie et la fourrure, sont en harmonie avec l’idée de ce spectacle représentant l’animal en plein nature.
Et que dire de ce superbe moment où quatre chevaux blancs, portant chacun un homme et une femme sur leur dos, entrent en scène et que les femmes s’élèvent dans les airs et laissent pendre de long draps blancs que les hommes manipulent du haut de leur cheval. C’est tout simplement sublime. Un moment d’art du cirque à son meilleur.
Toute la mécanique du spectacle est aussi très impressionnante. À la fin, un lac se forme sur la scène, couvrant le sable et donnant une toute autre dimension au spectacle. Les chevaux qui courent dans l’eau est une image de beauté sauvage qu’on voit habituellement seulement dans les films. Le voir sur scène, c’est vivre une expérience incomparable qui mélange le vivant, l’art du divertissement et un niveau d’esthétisme rare. Tout ça sous un grand chapiteau blanc…
«Odysseo» de Cavalia en photos
Par Dominick Gravel / Cavalia
L'avis
de la rédaction