ThéâtreCritiques de théâtre
Crédit photo : Jules Bédard
Soleil Launière, qui faisait une apparition remarquée en février dernier dans Là où le sang se mêle, présenté au Théâtre Denise-Pelletier, a collaboré avec le concepteur vidéo Gonzalo Soldi sur une performance d’environ 45 minutes qui, hormis un bref poème, n’incorpore aucune parole. L’artiste se retrouve sur une scène entourée de caméras difficiles à discerner, habilement espacées, devant une surface de projection qui couvre tout un mur de la maison de la culture Maisonneuve. Au sol traînent des tambours, un sceau de peinture et un panache d’orignal.
Dans des limbes, l’interprète se joue du spectateur, rencontre son double et se découvre en elle. À travers la conception sonore sombre et recherchée de Guillaume Roberts-Cambron, le spectateur se laisse hypnotiser et assiste à la désintégration de l’innocence, puis à un chant saccadé, magistralement interprété et d’une beauté indescriptible, qui exprime toute la colère et la douleur du personnage fantomatique.
L’allégorie a été créée avec un but bien précis en tête, mais laisse place à l’imagination du public, et peut avoir autant d’interprétations différentes que de spectateurs. Et si la performance est une œuvre en chantier, nous avons bien hâte de voir ce qu’elle deviendra dans une version encore plus travaillée et, souhaitons-le, un peu plus longue.
Le festival se poursuit jusqu’au 11 août 2018. Lisez notre entrevue avec Mellissa Larivière, co-fondatrice et directrice générale du festival.
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Par Jules Bédard
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