MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Béatrice Munn (photo d'Élian Mata)
1. Tu as fondé les Productions EM, en 2001, et depuis tu portes le chapeau de gérant, producteur et éditeur pour des artistes comme Laurence Hélie, Frédérick Baron et Tina-Ève. Ton parcours professionnel laisse présager que tu es un vrai passionné et un bon visionnaire. Peux-tu nous résumer en quelques lignes ton background professionnel?
«En quelques lignes… je vais tenter! D’abord, j’ai eu la chance de suivre une formation en gérance et en production durant une année entière promulguée par le gouvernement du Québec. Nous étions seulement quatre à la suivre à temps plein, entourés de professionnels du milieu. Malheureusement, ce fut la seule et unique année que cette formation eu lieu.»
«Au terme de ces douze mois, j’ai fondé ma compagnie, qui fut d’ailleurs soutenue par la Fondation du Maire de Montréal. Par la suite, j’intégrais la défunte compagnie Faites de la Musique – FDM dans le quartier Hochelaga Maisonneuve, et dont les Francouvertes subsistent toujours actuellement. Petit à petit, ce sont des rencontres déterminantes, mais surtout des coups de cœur, qui ont guidé mes choix, tant artistiques que professionnels.»
«Je dois avouer que je suis plutôt du genre éclectique! Mes goûts musicaux et affinités artistiques sont vastes. D’ailleurs, je n’aime pas cloisonner mes champs d’activité! Quand tu as collaboré à la fois avec la Cage de bruits (hard rock), Laurence Hélie (country-folk), Frédérick Baron (pop), O’XL (house), Tina-Ève (pop-folk), et l’équipe de Céline Dion au niveau éditorial, tu te dis que les clivages, ce n’est pas pour toi! Et cette façon de penser, je l’applique désormais aux formes d’art que j’aime explorer; ce n’est plus simplement la musique qui occupe mes journées, mais aussi la danse contemporaine, la performance et les arts visuels.»
2. Depuis 2016, tu occupes le poste de directeur artistique pour Chante en français, un concours musical qui présente sa 16e édition cette année lors d’une grande finale le 26 avril au Théâtre Plaza. Peux-tu nous raconter la petite histoire du concours?
«J’ai longtemps été anti-concours, du moins ceux qui mettent sous les projecteurs un peu trop rapidement des vedettariats éphémères… Les lendemains sont douloureux, parfois même désastreux. Aussi, lorsque j’ai eu l’opportunité de collaborer avec Chante en français, cela m’a semblé être une manière formidable de contribuer à l’effervescence de la relève musicale francophone au Québec. Un des rares concours entièrement gratuit pour y participer, cette volonté de ne surtout pas se cataloguer dans un genre musical précis, mais ouvert à tous, et finalement son histoire charmante.»
«Bref, Chante en français me plaisait de par sa politique, ses convictions et son réel appui auprès des jeunes. Depuis mon arrivée, en plus des prix remis en argent, j’ai souhaité que nous puissions en faire plus, soutenir encore mieux la relève, ainsi, à plus d’une dizaine de nouveaux prix en services, se sont ajoutés de partenaires extraordinaires, triplant la valeur des prix – et une série d’ateliers professionnels entièrement gratuits sont au programme pour tous les participants du concours, sélectionnés ou non, gagnants ou pas.»
3. Justement, Chante en français, ça s’adresse à qui exactement et quelles sont les informations pertinentes à retenir pour la soumission d’une candidature? Je suis sûr que plusieurs auteurs-compositeurs-interprètes francophones de talent nous lisent en ce moment! Semble-t-il qu’il y a des prix intéressants à gagner!
«C’est très simple! Si tu es auteur-compositeur-interprète et/ou interprète, tu as entre 18 et 30 ans, tu es résident du Québec et que tu n’as pas encore signé de contrat professionnel – le concours est fait pour toi! Si tu souhaites prendre toutes les chances de pouvoir faire avancer ta carrière, Chante en français est là pour t’aider, et c’est gratuit! Peu importe ton genre musical, tes affinités artistiques, on accueille tout le monde au même niveau.»
«Le système de notation et le choix des jurés sont en place pour assurer le maximum d’objectivité, ces derniers provenant de sphères musicales si diversifiées qu’elles assurent aux résultats un consensus logique et équitable. En plus de la somme de 9 000 $ remise en argent, huit prix supplémentaires seront offerts cette année; heures de studio, résidence de création, spectacle en salle, photos professionnelles, promotion web, diffusions et entrevues radio… ce sont des outils tangibles et réels pour un artiste!»
4. L’an passé, c’est le duo 2Frères qui était porte-parole de l’édition, et cette année vous avez décidé de faire appel à Alexandre Désilets, l’un de nos artistes chouchous à la Bible urbaine. Pourquoi l’avoir choisi, lui, pour représenter la présente édition?
«Le choix de nos porte-paroles correspond tellement à ce désir d’anti-clivage que je souhaite associer au concours! Les 2Frères ont déferlé sur le Québec, ces gars sont passionnés par ce qu’ils font, et sont d’une générosité extraordinaire. Ils représentent ainsi un immense secteur populaire de notre culture. Alexandre Désilets est un ami, il représente une autre fenêtre du paysage artistique québécois. Lui aussi, c’est un passionné, et son talent est à la mesure de sa fougue. Pour ma part, c’était tout à fait naturel de lui demander de devenir notre nouveau porte-parole. Ce fut d’ailleurs tout un honneur qu’il accepte. Les 2Frères / Alexandre Désilets, deux genres, deux mondes, mais un seul et même point commun: leur authenticité – à l’image de Chante en français.»
5. Si tu avais tous les moyens du monde pour mettre sur pied le projet le plus passionnant et stimulant de ta vie, quel serait-il et pourquoi? Ici, tout est permis, on peut bien se permettre de rêver!
«Vraiment? Alors je me verrais à la tête d’un centre multidisciplinaire, d’exploration et de diffusion, où les formes d’expression les plus diversifiées se rencontreraient et où artistes et public pourraient apprendre à mieux se connaître.»
«Mais ceci étant dit, mon projet le plus stimulant et passionnant de ma vie est actuellement en cours: je crée ma première pièce en art performatif qui mettra en scène plusieurs artistes, du mouvement, du son, de la lumière, de la musique et une idéologie qui me tient à cœur – et qui sera officiellement présentée en 2019. De par les ententes avec le diffuseur qui présentera cette œuvre, je ne peux en dire plus pour le moment, néanmoins, je peux au moins vous préciser que c’est le corps dans sa forme primaire, brute et pure, qui sera à l’honneur. Vous m’inviterez à vous en parler lorsque sa programmation sera officiellement annoncée!»
Pour consulter nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…
*Cet article a été produit en collaboration avec la Fondation Do-Mi-Sol / Chante en français.