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Crédit photo : Bozzo (Spectacle: ALPHARD)
«ALPHARD»: œuvre puissante et poétique
Mikiko Kawamura a livré un solo époustouflant où l’on décèle ses différentes influences chorégraphiques et musicales, ainsi que sa puissance physique et sa sensibilité d’être. La jeune femme a pris l’entièreté de la scène, alors découpée en carrés lumineux, sur laquelle elle ressent, elle danse, elle se fait transporter.
Les lumières se marient avec les sons. Entre de la pop, du Chopin ou encore du dubstep, l’artiste voyage et capte notre regard. Pendant trente minutes, Mikiko Kawamura dévoile une musicalité impressionnante. Elle traduit chaque subtilité sonore avec son corps et montre alors une maîtrise époustouflante de ce dernier. Même ses organes internes semblent danser!
Issue du street dance, la danseuse montre ses aptitudes de mouvements saccadés, proches du popping, et ses magnifiques waves, mais elle compose et décompose son corps comme elle le souhaite, suivant ses envies et ses ressentis, tout en offrant une panoplie gestuelle bien plus large que celle du street dance.
Dans une scénographie épurée et créée par ses soins, l’artiste nous transporte mais nous laisse libres d’interprétation quant à sa création et à son message. Avec des chérubins immobiles à ses côtés, on pourrait supposer voir toutes les facettes d’une jeune femme active qui sait se taire et se tarir dans l’ombre quand il le faut, d’une jeune mère qui laisse de la place à son nouveau-né, peut-être, ou encore tout ce qui a pu constituer son enfance et qui explique qui elle est maintenant.
A vos suppositions…!
«AMIGRECTA»: délicatesse animale et silence
Avec sa pièce Amigrecta, la chorégraphe (et interprète ici) nous plonge dans un silence religieux où ses interprètes évoluent toujours en lenteur et en délicatesse. Semblables à des animaux, voire des insectes, les artistes jouent sur la précision de leur articulation et sur ce qu’il est possible de créer comme gestuelle, seul(s) ou à plusieurs.
Ainsi, pendant 55 minutes, le public fait face à un vivarium où des «espèces» vivent, se rencontrent, se composent, se décomposent et meurent. Créée à la suite d’un évènement tragique survenu au Japon, la chorégraphe veut créer une réflexion sur la vie et la mort et sur les choses en danger qui risquent de disparaître à tout jamais.
Les artistes possèdent l’espace et nous mènent à la méditation, à l’évasion, parfois même à un petit sommeil, pour certains, vu la lenteur et la longueur de la pièce. Malgré quelques longueurs, on se doit de souligner la mise en valeur des corps et des positions excentriques et très intéressantes recherchées par la chorégraphe, ainsi que la concentration sereine des interprètes.
Cependant, sans unissons, ni réel début ou fin, la pièce paraît davantage comme une recherche de gestuelle que comme une véritable pièce aboutie.
L'événement en photos
Par Nathalie Duhaime, Vanessa Fortin et Bozzo
L'avis
de la rédaction